J'ai découvert les bienfaits d'une reproduction sonore de qualité en classe de troisième, lors d'un séjour chez mon correspondant allemand, dont le père était technicien et réparait des appareils HiFi. J'ai travaillé tous les étés suivants dans le seul but de m'offrir mon premier système.
Mon premier ensemble, acheté à la Fnac, ne me donnait pas entière satisfaction, c'est donc tout naturellement que je me suis tourné vers les petits magasins spécialisés, pour au final acheter mon premier vrai système chez Référence Audio devenu ensuite Audio Synthèse.
J'ai été embauché chez Audio Synthèse en 1985 par Jean-Yves Bassaler, le fondateur de la société. Je pense avoir exercé au sein du magasin toutes les fonctions : vendeur, technicien, livreur installateur, avant d'être associé, puis un peu plus tard gérant. Au final je suis devenu le propriétaire du magasin, lorsque Monsieur Bassaler est parti en retraite, en lui rachetant ses parts. Je tiens à le remercier, non seulement il m'a beaucoup appris, mais il a su me faire confiance, et me donner ma chance.
Ces trente ans chez Audio Synthèse m'ont permis de vendre, de livrer, d'installer et d'optimiser des centaines de systèmes HiFi. J'ai également monté, réglé et écouté des centaines de platines vinyles, Linn Sondek LP12, Rega, etc. Beaucoup d'expériences accumulées, beaucoup de belles rencontres, et donc au final beaucoup de complicité tant avec mes clients que mes fournisseurs.
Mes goûts musicaux sont très variés, pop, rock, jazz, classique, la musique est tellement vaste comment ne pas trouver dans chaque genre de jolis morceaux. Rien de tel que la musique vivante pour nous émouvoir, et pour confronter nos systèmes HiFi à la réalité.
Depuis quelques années déjà, j'assiste régulièrement aux concerts organisés par l'association Prima la Musica à Vincennes dans une très belle petite salle de 300 places, avec une excellente acoustique. Et comme je suis gourmand de sensations je suis toujours au premier rang. L'idée qu'Audio Synthèse devienne un des mécènes de Prima La Musica m'est très vite apparue comme naturelle, c'est chose faite depuis 5 ans.
Quand les clients me demandent quel système je possède je suis quelque peu embarassé.
J'ai un ensemble Linn à la maison, mais pour tout vous avouer, je passe tellement de temps au magasin que je ne peux pas vraiment en profiter.
Je crois en fait qu'inconsciemment je sélectionne pour le magasin, ma seconde maison, tous les magnifiques produits que je souhaiterais pouvoir utiliser à titre personnel !
Voilà, un parcours tout simple, une passion devenue un métier, un seul employeur devenu ma société, de très nombreux clients devenus des complices, voire des amis, sans oublier mes collègues, que je considère plus comme des membres de ma famille que comme des employés, et la musique comme diapason.
Au Lycée, ce qui me ressourçait le plus dans ma filière scientifique était les analyses littéraires et artistiques. Des moments de pure évasion sensorielle où, contrairement aux autres disciplines, nous étions invités à élever le plus possible notre sensibilité, nos capacités de prospections intellectuelles, pour porter notre regard le plus loin possible au-delà de nos perceptions premières.
J’ai poursuivi par des études approfondies de Biologie jusqu’à la Maîtrise, où ce fut le même plaisir pour moi. Mais particulièrement exigeant. La compréhension du vivant n’était parfois accessible qu’après d’énormes efforts de réflexions et de projections mentales. Elever son niveau de perception au fur et à mesure des connaissances engrangées, pousser de plus en plus loin ses tentatives de compréhension jusqu'à ce que nos yeux se décillent sur des niveaux de connaissances de plus en plus difficiles à appréhender, tel était le lot quotidien.
Deux ans de recherche en Biologie moléculaire au CNRS n’ont pas démenti cet état d'esprit demandé, bien au contraire.
Ce fut la même chose avec la musique. Certaines œuvres, certaines paroles de chansons m’emportaient loin du monde réel et me faisaient complètement dériver. Dans un monde de perceptions où ce que l’on capte, ce que l’on ressent à ces moments-là, est propre à toute personne cherchant à ce que l'émotion que peut engendrer la beauté en général, la musique en particulier, soit suscitée.
Qu'est-ce que vous voyez quand vous écoutez l'Arietta de la 32 ème sonate pour piano de Beethoven, interprétée par exemple par Brendel ?
Quelles perceptions peuvent naître en vous sur "Un âne plane" chanté par Bashung, avec un tel arrangement musical ?
Qu'est-ce que vous projetez ?
Allez loin, exacerbez votre sensibilité, cela n'appartiendra qu'à vous.
Qu'est-ce que vous voyez ?
Deux exemples parmi tant d'autre où certains de mes amis proches, connaissant bien ces morceaux, me disaient que Brendel est vraiment un super pianiste, et que les textes faits pour Bashung sont comme ceux de Thiéfaine : "un gros n'importe quoi délirant, une succession de paroles qui n'ont ni queue ni tête, mais c'est beau à écouter".
En les asseyant devant mon système et en leur livrant au fur et à mesure l'analyse de ce que je captais sur ces morceaux, ils ont pu accéder à des visions que leurs mini chaînes n'avaient jamais pu leur révéler.
Je n'étais plus adorablement perché à leur yeux mais quelqu'un qui, grâce à son système de reproduction de musique, pouvait facilement s' immerger et embarquer ses proches dans un monde de pure sensorialité.
Comment être sûr de complètement ressentir la musique que l’on a envie d’écouter ?
Comment réussir à s’abandonner au plaisir intérieur qu'on veut qu’elle suscite en nous ?
Il ne s’agit peut-être plus, comme pour des études compliquées, de fournir d'intenses efforts intellectuels pour y accéder. Nous voulons vivre ces émotions facilement, sans barrage.
Voilà comment la Haute Fidélité est rapidement apparue dans ma vie.
Capter la puissance évocatrice d'un air de musique, celle des paroles d'une chanson, est un plaisir qui peut et qui doit se faire sans effort.
J'ai découvert chez Audio Synthèse que ce n'était possible qu'avec un bon système de reproduction sonore. Mais que si la position des enceintes est mal réglée dans la pièce d'écoute, la magie s'éteint.
J'avais un métier, chercheur en Biologie, né de mes études, et une passion : l'exigence de la reproduction de la musique pour vraiment la vivre.
La musique a été la plus forte, cela fait déjà près de quinze que j'ai dû changer de métier.
A votre service comme au mien !