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Titre Dossier son immersif

Cinéma et ambiances tridimensionnelles

17/04/2025
Les films comme si vous y étiez

Aussi fantaisiste soit le monde du cinéma, lors de la restitution sonore de ses œuvres, c'est résolument le réalisme qui prime. Au fil du temps, nombreuses ont été les innovations qui ont permis d'atteindre une immersion otique assez remarquable du spectateur, le plaçant virtuellement au centre de l'action, et positionnant de plus en plus précisément autour de lui des « objets sonores ». Conceptualisée et labellisée par une poignée de laboratoires aux talents mercatiques indéniables, l'audio immersive est aujourd'hui incontournable lorsqu'il devient question d'élaborer un ersatz cinématographique domestique. On fait le point.  

 

Formats audio immersifs : chronologie des faits

 

 

 

Ab initio – enfin pas tout à fait, puisqu'au commencement du septième art, ce dernier était muet bien entendu -  le son était en mono. Puis vint la première révolution du son stéréo, distillé par deux enceintes. Le son « physiquement » déployé pour le spectateur par ces dernières était en conséquence forcément placé dans les... disons 60° disponibles entre lesdites enceintes. Le contenu de la bande sonore d'un film était alors scindé entre les deux canaux disponibles. 

Lorsque le son multicanal est apparu, les bande-sons se sont vues disséquées entre les voies frontales, latérales et arrières (appelées surround), et redirigées vers plusieurs enceintes afin de créer un véritable paysage sonore et devenir le prolongement de l'image projetée à l'écran. Un concept traduit par les fameux 5 ou 7.1 – le premier chiffre traduisant le nombre d'enceintes chargées des divers canaux précités, et le deuxième faisant référence au(x) caisson(s) de basses.

L'avènement de l'audio immersive ajoute une notion de hauteur au concept audio et place le spectateur au centre d'une demi-sphère sonore. Jusque là, grâce à la psychoacoustique, c'était l'intensité d'un son qui permettait d'induire une certaine idée de sa « position » dans l'espace d'écoute. Désormais, des objet sonores peuvent être incrustés avec précision au sein de cette cloche acoustique, et traduire la trajectoire d'un coup de feu, le survol d'un avion, un murmure au creux de l'oreille etc. Cette verticalité, venue étoffer l'horizontalité du son surround, amène un réalisme et une immersion indéniables à l'expérience cinématographique. Les informations concernant le placement précis du son sont nichées dans l'encodage de la bande son du contenu – film, série, musique, jeu vidéo - en écoute, qui va être traduit par l'amplificateur audio vidéo. Véritable cœur du système, c'est lui qui détermine et adresse tel élément de la bande son à l'enceinte concernée. Ce dernier doit être compatible avec le mixage appliqué au contenu en question – Dolby Atmos, DTS:X, Auro 3D. 

 

Formats audio immersifs : les prescripteurs

Le Dolby Atmos 

Superstar du genre, le format Dolby Atmos s'est imposé sur le marché du son 3D à grand renfort de communication bien balancée et autres collaborations omnipotentes – en effet, le format est disponible sur les plateformes de streaming, actuellement le moyen le plus répandu de consommation culturelle, en faisant inéluctablement le leader du marché. La technologie Dolby Atmos ajoute deux à quatre enceintes à la zone d'écoute, placées au dessus d'une configuration multicanale classique sur deux « rails parallèles » reliant virtuellement le font et l'avant de la pièce dans l'axe des voies frontales. 

 

source : documentation Trinnov

Le DTS:X

Principal rival du mastodonte Dolby, DTS lance sa version du son immersif avec la technologie DTS:X, sensiblement plus complexe : les enceintes sont placées sur trois niveaux au dessus du reste du système, auxquels est parfois ajoutée une dernière strate aux pieds des spectateurs. À l'instar du Dolby Atmos, le DTS:X est utilisé sur disques Blu-Ray, ainsi que dans de nombreux jeux vidéo, d'où son statut de principal challenger du géant Dolby. 

 

source : documentation Trinnov

L'Auro3D

Sorte d'entre deux, le concept Auro3D, un brin plus confidentiel que ses opulents concurrents,  place les enceintes sur deux étages au dessus du spectateur. Cette technologie prends le parti de reproduire le son sur trois couches : la première est située à hauteur d'oreille, la seconde se positionne exactement au dessus de cette première strate, et la dernière est placée au plafond. 

 

source : documentation Trinnov

 

Formats audio immersifs : quel matériel ?

 

 

Pour profiter d'un contenu immersif il est indispensable d'ajouter une ou deux paires d'enceintes spécifiques à votre système classique 5/7/9.1. Il vous faudra ensuite une source et un amplificateur AV compatibles avec le format souhaité, et enfin, un contenu mixé dans ce même format. Dans l'éventualité où vous vous trouveriez en proie à l'envie de visionner un contenu dont ce n'est pas le cas, les marques précitées ont même développé des décodages sensés créer un « faux » contenu immersif à partir d'un film mixé de manière lambda. En effet, Dolby Surround et DTS Neural X utilisent le processing pour donner une sensation d'immersion en envoyant un signal classique vers plusieurs enceintes. Si, à la simple lecture de cette phrase, les puristes s'étranglent sur leur pop-corn, d'aucuns apprécient que les talents de toutes les enceintes de leur musculeux système soient perpétuellement exploités, quel que soit le film apprécié.  

 

Cadeau ultime pour les cinéphiles, la mise en scène sonore octroyée par le son immersif exalte significativement l’expérience cinématographique de tout un chacun. Au centre d'une bulle otique, le spectateur devient partie prenante de ce qui se déroule à l'écran... pour son plus grand plaisir. 

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