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Sélection, installation et optimisation

17/03/2025
« Viva la cinéma ! »

La quête d’une reproduction sonore vraisemblable, autant dans le contexte musical que cinématographique, est un projet de longue haleine, où il est un peu trop facile de se fourvoyer. Parmi les écueils classiques, se méprendre en croyant que, sous ses allures brutalistes, le caisson de basses est forcément une bécane survoltée ne sachant pas faire dans la nuance, et dont la seule vocation est de faire trembler les murs de votre salle d’écoute. Tout doux malheureux ! Reprenons depuis le début voulez-vous ?

 

Qu’est-ce qu’un caisson de basses ?

 

Un caisson de basses est une enceinte entièrement vouée à la délivrance des fréquences les plus graves du spectre sonore. Jusque là, pas de grande surprise nous direz-vous. La restitution desdites basses nécessite beaucoup d’énergie et une grande surface émissive – d’où une taille de haut-parleur qui varie généralement entre 25 et 38cm – qui va permettre de déplacer la quantité d’air nécessaire à la production d’un grave ténébreux et impactant. Car le caisson de basses intervient là où le son devient presque tangible, lorsqu’il est ressenti physiquement par l’auditeur. Sa présence permet donc d’éviter de laisser vos enceintes et votre amplificateur exsangues, tout en donnant une impression de vigueur y compris – et surtout - à bas volume sonore. 

 

 

Contrairement à la croyance populaire, nul besoin cependant pour le caisson de basses de bomber pectoraux triceps et deltoïdes en arguant des dotations en Watts surhumaines : une amplification intégrée de 500, 700 ou même 1000 Watts ne vaut pas grand-chose sans connaître le rendement du haut-parleur – une donnée rarement communiquée par les fabricants dans le cas des caissons de basses par ailleurs. Les caissons de la maison experte du genre, M&K Sound – conceptrice du tout premier modèle de subwoofer dans les seventies – ne se targuent pas d’une amplification phénoménale, mais leur certification THX garantie leur rendement au point d’écoute : une information bien plus précieuse pour la consommation cinématographique personnelle de leurs éventuels acquéreurs. 

 

Applications hifi et home cinéma, quelles différences ?

 

En hifi, l’objectif pour le caisson de basses est de restituer les fréquences que les enceintes ne peuvent pas retranscrire de manière optimale -  selon les modèles d’enceintes, il aura à intervenir plus ou moins tôt dans le spectre sonore. En d’autres termes, le caisson de basses amène une extension des enceintes. Étant donnée le fait que l’oreille humaine est incapable de localiser la source d’un son en dessous de 80Hz, et que les basses de la musique sont délibérément mixées et masterisées de manière à être identiques sur les canaux gauche et droit, un système hifi se contentera du concours d’un seul caisson. En résumé, lors d’une session musicale, le caisson, là pour seconder les enceintes, doit savoir se faire oublier, tout en donnant l’impression que ces dernières sont bien plus imposantes qu’elle le sont en réalité. 

 

 

En home cinéma, les choses diffèrent un chouïa. Si là encore, le caisson restitue les basses de tous les canaux que les enceintes ne peuvent convenablement reproduire – notamment grâce à une gestion ad hoc des basses, a.k.a. bass management, précieux réglage pour les installateurs – il va également être chargé de la restitution du signal assigné au canal LFE dans la bande son. Ce dernier incarne un renfort de graves occasionnel, déterminé lors du mixage de la fameuse bande sonore du film. Ce signal LFE va au-delà de la limite des enceintes, et est donc entièrement dédié au caisson. En absence de caisson de basses, ces importantes informations otiques sont perdues, excepté si le système bénéficie d’un amplificateur home cinéma, capable de réassigner ce signal vers les enceintes principales… qui feront ce qu’elles peuvent pour restituer une partie de ces informations.

 

 

Concernant la constitution d’un système home cinéma, THX préconise l’utilisation d’enceintes satellites pour les fréquences allant jusqu’à 80Hz, associées à uncaisson de basses : ainsi, les enceintes sont optimisées pour certaines fréquences, assurant un rendu riche et équilibré, évitant en conséquence ce genre de sacrifice sonore. 

 

Comment choisir son caisson de basses ? 

 

Lorsqu’il s’agit de choisir un caisson de basses, quelques questionnements préalables s’imposent. Parmi les informations indispensables à noter et/ou déterminer : le placement du caisson, la taille et les caractéristiques acoustique de la pièce, et le point d’écoute. De chacune de ces données dépend souvent la suivante. La taille du caisson – et donc de son transducteur - est quant à elle intrinsèquement liée à celle de la pièce d’écoute... ou du nombre de caissons... mais nous y reviendrons un peu plus loin. 

 

 

Un bon placement et les bons réglages sont évidement essentiels à une bonne restitution des graves, ainsi, des maisons telles que Monitor Audio – avec ses modèles Anthra – et M&K Sound – encore eux, avec la gamme V+ - proposent des applications permettant de régler volume, phase et delay, assurant une parfaite intégration avec le reste du système. Une bienveillance appréciable, mais qui ne dispense pas du conseil imparable de nos experts! Car seul leur savoir-faire vous permettra de sélectionner au mieux le ou les caissons le(s) plus adapté(s) à votre usage préssenti, à vos attentes en termes d'écoute, et à votre budget. Avec en bonus l'assurance d'obtenir une installation et un placement gages d'une expérience cinématographique résolument sensorielle. 

 

Plus on est de fous…

 

Si en hifi, seul un point d’écoute optimal est à déterminer, lors du visionnage d’un film à plusieurs en home cinéma, il est nécessaire d’obtenir des basses cohérentes pour tous les spectateurs. Illustrons notre propos par un test simple. Jouez chez vous un contenu riche en basses vrombissantes, et déplacez-vous dans la pièce en tendant l’oreille : vous constaterez immanquablement trop de basses par endroit et très peu dans d’autres recoins de la salle d’écoute. Et bien c’est pour cette même raison que l’utilisation de plusieurs caissons de basses - au moins deux – est recommandée dans le cadre d’une installation home cinéma, et ce, notamment par les recherches menées par Todd Welti au sein des laboratoires Harman. En effet, plus de caissons repartis judicieusement dans la salle impliquent moins de variations selon la position d’écoute, tout en déployant plus d’énergie pour la bande sonore, résultant en un rendu optimal. Et dans ce contexte, deux caissons moins opulents, plus rapides et précis, valent souvent mieux qu’un seul très musculeux, puisqu’ils bénéficient au total d’une surface émissive égale, voire plus importante, tout en se montrant plus réactifs. Là encore, les réglages sont fondamentaux : pour compenser les défauts de la pièce notamment. Dirac Live Bass Control par exemple, offre un outil d’optimisation avancée de plusieurs caissons simultanés. Exaltant indéniablement votre temps d’écran de la manière la plus éloquente qui soit. 

 

 Réponses en fréquence d'un caisson de basse, mesurées à 21 positions dans une pièce.

Réponses en fréquence de la somme acoustique de trois subwoofers, mesurées à 21 positions dans une pièce.  

Source : Dirac

 

Un - ou un ensemble de - caisson(s) de basses bien intégré au sein d’un système home cinéma n’a donc pas vocation à voler la vedette aux enceintes en faisant toujours plus de volume sonore, mais au contraire à exsuder une sensation de force à bas volume, et soulager amplificateur et enceintes de la charge des fréquences les plus profondes, très énergivores. Et cela, toujours avec une seule et même idée en tête : 

 

 

 

 

 

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