C’est le titre auquel pourrait prétendre l’enceinte dont j’ai envie de vous parler aujourd’hui. Ce titre est surtout choisi pour attirer votre attention sur une enceinte beaucoup trop méconnue en Europe alors qu’elle fait office de référence pour de très nombreux journalistes spécialisés et audiophiles outre-Atlantique.
Fort d’un département de « Recherche et Développement » le plus avancé dans le monde de l’audio, le groupe américain Harman a décidé il y a bientôt 30 ans de créer Revel une marque d’enceintes sans compromis, fruit de toutes les recherches et études menées par les ingénieurs acousticiens de la maison et dont les résultats sont aujourd’hui également utilisés par la majorité des fabricants d’enceintes.
Mes confrères nantais avaient déjà parlé de la marque et de l’excellente colonne F206 dans un précédent coup de cœur, je vais aujourd’hui vous parler du « vaisseau amiral » de la firme américaine : la F328Be.
Avant de parler de l’enceinte en elle-même, il est important de rappeler quels sont les critères objectifs - scientifiquement mesurables - auxquels doit répondre une enceinte hi-fi de qualité : une réponse en fréquence cohérente sur l’ensemble du spectre, un taux de distorsion le plus faible possible, une directivité contrôlée afin de proposer un son cohérent au point d’écoute (personne n’écoute de musique dans une chambre anéchoïque…) ou encore parfaite mise en phase pour une réponse impulsionnelle la plus rapide possible. Tous ces critères sont également extrêmement dépendants de la pièce d’écoute et cela, les ingénieurs de chez Revel l’ont bien compris. En effet, s’il est « facile » de réaliser une enceinte répondant à tous ces critères en laboratoire, que celle-ci ait un rendu tout aussi cohérent dans n’importe quel environnement d’écoute est un autre défi !
La forme de l’enceinte qui ne comprend aucune face parallèle, la lentille devant le tweeter (qui en est à sa 6ème génération), le placement des différents transducteurs ou encore l’utilisation de béryllium pour l’aigu (d’où le « Be » dans le nom de l’enceinte) et de céramique pour les membranes des haut-parleurs, rien n’est ici laissé au hasard, l’objectif étant de proposer l’enceinte « parfaite scientifiquement » et pouvant trouver sa place dans n’importe quel salon. Si les ingénieurs de Revel avaient déjà créé en 2007 un mètre-étalon avec le modèle Ultima Salon2, le réel tour de force avec la 328Be a été de proposer une enceinte avec des performances identiques pour un budget 30% moins cher !
Assez parlé de technique, l’important dans tout cela reste la musique. Et quelle musique ! À l’écoute, il y a une évidence dans cette 328Be, que j’avais également ressenti lors de ma première expérience avec Revel et le modèle 228Be, mais avec une prestance et une résolution encore supérieure. Ici rien de trop ou de pas assez, chaque son, chaque instrument à une place logique, un rendu naturel, on n'écoute tout simplement pas des enceintes. Impossible de ne pas aimer, chacun peut avoir ses préférences en termes de rendu, purement subjectives, les 328Be n’apportent rien et ne retirent rien au signal, tout simplement. Le choix des composants du système mis en œuvre prend ici toute son importance, non pas que ces 328Be soient difficiles à alimenter, au contraire, mais elles retransmettront parfaitement ce qu’on leur donne, avec une assurance déconcertante. Un changement de câble, d’amplificateur ou de source est immédiatement audible, sans que l’enceinte ne se retrouve jamais en défaut.
Alors bien évidemment il existe des enceintes beaucoup plus coûteuses, beaucoup plus impressionnantes dans le rendu sonore, beaucoup plus travaillées esthétiquement ou avec des matériaux plus nobles, mais les Revel 328Be ne sont pas là pour un effet « wahoo », elles sont justes, tout simplement, loin des effets de mode et considération subjectives. Une enceinte que l’on peut garder à vie, dont on ne peut se lasser et capable de jouer n’importe quelle musique comme l’artiste l’a imaginé, cette 328Be est bien la meilleure enceinte du monde.
Pierre | HIFI Thonon
