Lors du CES de Las Vegas l’année dernière, Mark Levinson constructeur emblématique dans le secteur des électroniques Hifi très haut de gamme a surpris tout le monde en annonçant son premier casque audio. Le N°5909 est un modèle nomade, sans fil, fonctionnant sur batterie et disposant d'un système actif de réduction du bruit. Tout en démocratisant l'accès à la marque, il entend établir une nouvelle référence dans son domaine.
Mark Levinson n'a rien d'un nouveau venu dans le monde de la Hifi. Fondé en 1972, le constructeur américain peut se targuer d'être à l'origine du concept de l'audio High End. Comme nous l'écrivions lors du test de son ampli stéréo intégré N°5805 : "c'est avec des électroniques jusqu'au-boutistes, d'une conception sans compromis, mettant en pratique l'expression anglophone « cost no object », qu'il a gagné ses lettres de noblesse sur la scène audiophile internationale."
Aujourd'hui en 2023, Mark Levinson n'a pas dévié de sa trajectoire. C'est toujours l'envie d'atteindre l'excellence en matière de qualité de fabrication et sur tous les paramètres de la restitution sonore qui anime la conception de ses produits. Le constructeur s'est quelque peu diversifié. En plus de ses intégrés, amplis de puissance et préamplis stéréo, il propose des lecteurs de CD et de musique en réseau ainsi que des platines vinyles. Il a également développé plusieurs systèmes audio haut de gamme pour les automobiles Lexus. Mais avec le N°5909, c'est la première fois qu'il se tourne vers l'audio nomade grand public. Cela constitue l'occasion pour lui de se faire connaître d'une plus large audience que celui du cercle des audiophiles tout en faisant découvrir ce qui fait sa signature distinctive.
Le N°5909 est le premier casque audio de Mark Levinson. Oui, mais dès le premier contact, il paraît évident que celui-ci n'a rien d'expérimental. L'exercice semble déjà parfaitement maitrisé et abouti. Ce n'est pas un hasard. Le constructeur s'appuie sur l'expertise du groupe Harman détenu par Samsung. Celui-ci compte notamment dans ses rangs des marques telles JBL et AKG qui sont de grandes spécialistes, de très longue date parfois, du casque audio. Mark Levinson est donc parti d'études, de travaux de recherche et développement, de bases techniquement très solides pour concevoir le N°5909 et amener ce casque nomade à un niveau supérieur en poussant l'exigence à l'extrême en matière de qualité de fabrication et de performances sonores.
Tout en sachant garder une sobriété de bon goût, le Mark Levinson N°5909 affiche son appartenance au haut de gamme et rappelle les codes esthétiques de la marque. Dans la version que nous avons testée, il s'habille de noir perlé (ou métallisé, si vous préférez) agrémenté de quelques touches rouges et argentées. Il est également disponible dans deux autres finitions : étain glacé et rouge radiant.
La qualité de construction est très sérieuse et le casque semble d'une grande solidité. On peut le tordre, l'étirer sans entendre de craquement suspect. La structure est en alliage d'aluminium. L'arceau, relativement fin, est d'une excellente élasticité, habillé de cuir avec un sérieux rembourrage en mousse au niveau de l'appui sur le crâne. Les oreillettes associent cadre et plaque arrière en métal à des pièces en matériau synthétique anti-résonant. Chacune accueille un transducteur haut de gamme de 40 mm, à membrane recouverte de béryllium, ainsi que plusieurs microphones, à l'intérieur et l'extérieur, judicieusement positionnés pour le traitement du système antibruit (ANC) et des appels téléphoniques.
Les coussinets des oreillettes sont d'une bonne épaisseur, composés de mousse à mémoire de forme. Grâce à un couple de serrage bien dosé et uniformément réparti, le Mark Levinson N°5909 est agréable à porter, même sur de longues sessions d'écoute, et tient très bien en place lorsque l'on est en mouvement.
Tout en étant d'une qualité de construction irréprochable, d'un luxe, discret, mais indéniable, le Mark Levinson N°5909 se veut également adapté à toutes les situations que l'audiophile peut rencontrer au quotidien. Équipé d'une batterie qui lui offre jusqu'à 34 heures d'autonomie, il propose trois modes de fonctionnement : "passive" (ANC désactivé), "noise cancelling" (ANC activé) et "ambient awareness" (retour sonore : pour entendre ce qu'il se dit et se passe autour de soi). Sa connexion sans fil Bluetooth est compatible avec le codec audio Hi-res LDAC ainsi qu'avec l'AptX et l'AAC. Mais il peut aussi se connecter en filaire depuis son unique prise USB-C.
Dans la jolie mallette de rangement semi-rigide, livrée avec le Mark Levinson N°5909, on trouve une petite trousse accueillant plusieurs accessoires. Deux câbles de longueurs différentes sont fournis, équipés d'un port USB-C à brancher sur le casque à une extrémité et d'une fiche mini-jack à l'autre extrémité. Un cordon USB-C/USB-C servant, entres autres, pour la recharge de la batterie est également présent de même que des adaptateurs pour double prise avion, jack 6,35 mm et USB-C vers USB-A. Il est donc possible d'utiliser le Mark Levinson N°5909 avec tous types de source, en sans-fil comme en filaire. Il est néanmoins à noter que le casque N°5909 a très clairement été conçu pour une utilisation nomade, cela nous a d’ailleurs été confirmé par la marque elle-même. Audiophile du casque de salon, vous ne vous retrouverez pas dans ce casque.
Les commandes disposées sur le casque utilisent des boutons physiques que l'on trouve facilement du bout des doigts, à l'aveugle. Pour parfaire l'expérience utilisateur, une application compatible iOS et Android donne accès à quelques paramètres du Mark Levinson N°5909. Volontairement simple et privilégiant la clarté, elle permet de mettre à jour le logiciel du casque ce qui lui donnera la possibilité de progresser au fil du temps. Elle propose trois niveaux de réglages pour le système antibruit comme vu plus haut (élevé, bas ou adaptatif), trois modes d'égalisation pour les basses (neutres, renforcées ou atténuées), un réglage d'extinction automatique (30 min, 1 h, 3 h ou jamais) et la possibilité d'activer la détection automatique de port afin que le casque mette la musique en pause ou la redémarre lorsqu'on le retire des oreilles ou le renfile.
À l'écoute, le Mark Levinson N°5909 est capable de délivrer un son très énergique avec des basses profondes et même physiques, autant que cet adjectif puisse être approprié pour un casque audio. Son système actif de réduction du bruit extérieur n'a pas une action aussi prononcée que sur les modèles haut de gamme d’autres casques, néanmoins, son efficacité est bien là. Lorsque l'ANC est enclenché, on constate une nette atténuation des bruits dans les registres médium et aigu tandis que le niveau de restitution des graves est également nettement relevé. Cela correspond bien aux besoins, notamment dans les transports, où les bruits extérieurs dans les basses fréquences sont importants. Le casque Mark Levinson permet de conserver de bonnes sensations dans les basses sans que l'on n’ait besoin de pousser le volume global.
Par ailleurs, par rapport aux casques plus grand public qui ont tendance à délivrer un son très rond et chaleureux, le N°5909 se démarque par un haut du spectre beaucoup plus détaillé et incisif. Nous vous conseillons d'utiliser le plus souvent son système de réduction de bruit en mode adaptatif. Le casque devient alors un vrai caméléon ajustant au mieux sa restitution sonore à l'environnement tout en gardant ce qui fait sa force : un grave énergique, un rendu très dynamique, avec beaucoup de détails dans le haut du spectre.
De cette manière, le Mark Levinson N°5909 offre un rendu particulièrement lumineux de la chanson Rise Up d'Andra Bay. La voix de la chanteuse n'est pas émoussée, elle ne perd pas ses accents mordants, éraillés et gutturaux. Les interventions des cœurs sont aériennes, bien détourées et rapides. Le piano a de l'ampleur, du coffre, sans pour autant paraître surdimensionné et donne une bonne impression de jeu au sein d'une acoustique ample de salle de concert. Le morceau est rapide, il a de la tension, beaucoup d'énergie.
Sur l'introduction de The Keeper de Bonobo et Andreya Triana, on sent la tension des peaux sous les ballets des percussions. Le jeu du xylophone est rayonnant et flamboyant. La contrebasse scande parfaitement le rythme, sans mollesse. On profite d'une belle aération et d'une belle ouverture de la scène stéréophonique, soulignées par un registre grave qui lui confère de la matérialité et de l'ampleur. Là encore, ce morceau jazzy a du poids tout en restant vif, évitant tout effet de douceur ennuyeuse.
Le morceau Blue World de Mac Miller qui commence par une petite balade pour basculer ensuite dans un style plus Electro Fusion, nous confirme nos bonnes impressions. Le registre grave a de la poigne, du rebond, de l'impact, tandis que le haut du spectre claque et pétille. L'ensemble offre un swing entrainant et qui, justement, ne traine à aucun moment.
Le Mark Levinson N°5909 est une belle démonstration de maitrise. D'une finition luxueuse, d'une qualité de construction sans faille, il propose des performances de haut niveau et un caractère sonore bien trempé, dynamique, vif et détaillé. Il se démarque nettement des casques nomades et antibruit grand public pour s'imposer comme un produit résolument premium.
Type casque fermé, actif et sans fil, avec système de réduction du bruit (ANC)
Transducteurs de 40 mm au béryllium
Circuit numérique 24 bits/96 kHz
Liaison Bluetooth 5.1 compatible LDAC, AAC et AptX
Commandes et réglages boutons physiques sur le casque, application iOS et Android
Autonomie 34 heures sans ANC, 30 heures avec ANC
Recharge rapide 6 heures d'autonomie pour 15 min de charge
Accessoires fournis câbles USB-C vers mini-jack de 4 m et 1,25 m, câble USB-C de 1,25 m, adaptateur USB-C vers USB-A, adaptateur mini-jack vers jack 6,35 mm, adaptateur prise avion, mallette de rangement.
Poids 344 g
Consulter la fiche produit du Mark Levinson N°5909
Consulter le site du constructeur : Mark Levinson
