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Mark Levinson N°5805

Banc D'Essai Mark Levinson N°5805

31/01/2020
Un ampli Hifi haut de gamme qui s'impose

M. Mark Levinson est un grand nom de l'histoire de la Haute Fidélité. La société éponyme qu'il a fondée en 1972 a été à l'origine du concept de l'audio High End, avec des électroniques jusqu'au-boutistes, d'une conception sans compromis, mettant en pratique l'expression anglophone « cost no object ». Elle fait aujourd'hui partie de la division Harman Luxury du groupe Harman au côté des marques Arcam, JBL Synthesis, Lexicon et Revel. Si elle reste bien ancrée dans le très haut de gamme, Mark Levinson montre avec ses dernières réalisations une volonté de se montrer plus accessible. L'amplificateur stéréo intégré N°5805 illustre cette démarche. Il a pour vocation d'être parmi les tout-meilleurs du marché tout en affichant un tarif compétitif. 

Le N°5805 s'inscrit dans une nouvelle série d'électroniques chez Mark Levinson qui a pour vocation de rendre plus démocratique les produits de cet emblème de la Hifi High End américaine. Cette nouvelle série, N°5000, comporte deux amplis stéréo intégrés - N°5802 et 5805 - un lecteur-DAC CD/SACD/musique en réseau - N° 5101 - et bientôt une platine vinyle - N°5105 - qui a été annoncé à l'occasion du salon CES 2020 de Las Vegas.

Les amplis N°5802 et 5805 sont identiques à un détail important près. Le N°5802 ne possède que des entrées numériques, tandis que le N°5805 ajoute une section d'entrées analogiques haut de gamme incluant notamment des entrées Phono avec réglages avancés pour cellules MM et MC.

 

 

Très simple à utiliser, mais avec une connectique riche et des possibilités de paramétrage avancées

Pour ce test nous avons utilisé le Mark Levinson N°5805 qui est donc le plus complet. L'appareil respire le sérieux et le haut de gamme dès la première prise de contact. Sa façade faite de pièces d'aluminium parfaitement usinées, assemblée de façon millimétrée, atteint 25 mm d'épaisseur. L'appareil approche les 30 kilos sur la balance. Son châssis est d'une grande rigidité et son capot comporte des découpes très soignées de façon à obtenir une ventilation et une régulation thermique optimale.

L'usage au quotidien du Mark Levinson N°5805 s'avère d'une grande simplicité et cela est fort agréable. On dispose de deux gros boutons rotatifs en aluminium tourné, à droite et à gauche de la façade, le premier pour sélectionner la source, le second pour ajuster le volume. Au centre, sous l'afficheur, est présente la touche d'allumage de l'appareil. Sur sa droite est implantée une prise casque et sur sa gauche on découvre une seconde touche intitulée menu.

 

 

Une pression sur cette touche menu donne accès aux fonctions de paramétrage du Mark Levinson N°5805. Les deux gros boutons latéraux se transforment alors en molettes de navigation. Il est possible de définir le mode de veille (Green, Power Save ou Normal), le niveau de volume par défaut ou encore lancer une mise jour du firmware de l'appareil lorsqu'il est raccordé au réseau par sa prise Ethernet.

Pour chaque source l'utilisateur peut choisir un nom. Pour celles en numérique plus d'une demi-douzaine de modes de filtrage est proposée ainsi qu'un mode de suréchantillonnage et deux modes de synchronisation d'horloge. Pour les entrées Phono, il est possible de choisir depuis les menus le type de cellule - MM ou MC - d'ajuster la balance RIAA sur ±3 dB ou encore d’activer un filtre subsonique. À cela s'ajoutent deux batteries de micro-sélecteurs au dos de l'appareil afin d'ajuster précisément l'impédance et la capacitance de charge des entrées Phono en fonction de la ou des cellules utilisées.

Les possibilités de paramétrage offertes par le Mark Levinson N°5805 sont très riches et particulièrement rares. Nous n'en avons cité qu'une partie. Tous les réglages sont également disponibles depuis la télécommande ainsi qu'une interface réseau à partir d'un navigateur web lorsque l'appareil est connecté en Ethernet.

 

Une connectique ainsi que des circuits d'entrées analogiques et numériques résolument à part

Toutes les prises de raccordements à l'arrière de l'amplificateur Mark Levinson sont de haute qualité, plaqués or, solidement boulonnés au panneau arrière et isolés par des rondelles de découplage.

La connectique numérique comporte deux entrées optiques Toslink, une coaxiale, et une USB-Audio sans oublier une liaison Bluetooth pour le sans-fil. Du côté de l'analogique on trouve deux entrées Ligne sur RCA, une entrée symétrique sur XLR, deux entrées Phono commutables MM/MC et une sortie préampli.

Ces prises sont implantées de manière symétrique et l'on retrouve la même topologie à l'intérieur de l'appareil avec une architecture véritablement double mono. Les étages d'entrées analogiques adoptent un circuit propriétaire de type PurePath entièrement réalisé en composants discrets, la philosophie de la marque étant de rapprocher au maximum chacune des sections afin d’éviter le câblage en l’air. La section préampli exclusive à Mark Levinson a fait l'objet de deux brevets. Le volume est ajusté à partir d'un réseau de résistances et non un simple potentiomètre, une solution fort coûteuse, afin de garantir l'intégrité du signal musical à tous volumes et assurer la bande passante la plus large. Le préampli Phono est lui aussi de très au niveau. Son égalisation RIAA hybride active/passive est étroitement inspirée de ce que l'on rencontre dans les modèles N°526 et N°523, les plus haut de gamme de Mark Levinson.

 

 

La partie numérique reprend l'architecture Mark Levinson PrecisionLink II DAC. Elle utilise un convertisseur ESS Sabre 32 bits de dernière génération acceptant les signaux jusqu'à une résolution 32 bits/384 kHz ou DSD 11,2 MHz. Elle est compatible avec le format MQA (Master Quality Authenticated) tandis que la liaison Bluetooth comprend le codec AptX-HD.

Les canaux de puissance sont régulés en température, leurs étages de gain sont directement dérivés de ceux de l'ampli haut de gamme N°534. Ils travaillent en classe AB, chacun à partir de six transistors cumulant 40 ampères de capacité en courant. Ils délivrent 2 x 125 watts sous 8 ohms, près de 250 watts sous 4 ohms et restent stables sur des charges de 2 ohms.

L'ensemble est alimenté par un gigantesque transformateur toroïdal, fabriqué sur mesure, doté d'enroulements distincts - 500 VA - pour les canaux gauche et droit suivis, à nouveau pour chaque canal, de quatre capacités de filtrage - 10 000 µF - implantées directement sur les radiateurs des étages de puissance.

Le N°5805 est un Mark Levinson d'entrée de gamme, mais il ne fait absolument pas dans la demi-mesure. Il est d'une conception ainsi que d'une qualité de fabrication sans concession, bourré de réglages intelligents, taillé pour offrir un message sonore d'un grand raffinement et pour pouvoir alimenter des enceintes acoustiques très exigeantes. 

 

Une restitution sonore aux fondements inébranlables

Sur le terrain, l'écoute confirme le caractère hors norme de cet amplificateur intégré. Le Mark Levinson N°5805 a de la personnalité et impressionne par la sensation de puissance qui s'en dégage. Il est particulièrement musclé dans le bas du spectre et capable de tenir d'une poigne de fer certaines enceintes acoustiques réputées difficiles, en mesure d'explorer les premières octaves du spectre. Cet amplificateur est précis, pointu, mais ne se démarque pas d'une certaine rutilance, d'une sorte de coquetterie dans l'aigu. Il brille par la sensation de présence et de transparence qu'il donne à ce registre.

La restitution sonore du Mark Levinson N°5805 est solide, compacte, avec des fondements inébranlables et une capacité à définir l'espace de façon magistrale. L'image stéréophonique est ample, mais sans aucun flou ou aucune confusion.

Sur l'introduction de la chanson Obiké de Rokia Traoré l'échange entre les différents instruments à cordes s'installe avec beaucoup de cohérence. La différenciation entre le leader en premier plan et celui qui lui répond en écho en arrière-plan est bien mis en évidence, mais cela ne tourne pas au monologue de chacun dans son coin comme c'est souvent le cas avec d'autres amplis. On assiste à un véritable dialogue.

La chanteuse bénéficie de son côté d'une superbe présence. Il y a un effet « close-up » assez prononcé dans la prise de son et le mixage de ce morceau. On a l'impression que Rokia est très proche de nous, mais à aucun moment on ne ressent de projection agressive vers l'avant par rapport au plan formé par les enceintes. L'intégré Mark Levinson donne de l'air, de l'espace, de la profondeur tout en conservant la sensation d'intimité.

Lors des refrains, les chœurs étonnent également par leur proximité. Les choristes sont en cercles autour de la chanteuse et la soutienne de façon très proche comme si elles se donnaient la main. Elles sont resserrées, mais l'acoustique ne manque pas pour autant d'ampleur, servi par l'assise extraordinaire de l'ampli Mark Levinson dans le bas du spectre qui magnifie la sensation d'espace.

Sur le morceau Rylynn, la guitare acoustique d'Andy McKee a des accents superbes. Le côté rond et ample de sa caisse de résonance typique de certains enregistrements de Blues/Folk à l'américaine est parfaitement retranscrit avec beaucoup de nuances d'intensité. Cependant, le N°5805 ne tombe absolument pas dans l'écueil d'une restitution faussement chaleureuse, avec des timbres trop denses et trop gras. Au contraire sur les claquements d'ongles que le musicien imprime aux cordes de son instrument, il conserve leur caractère sec, vif et explosif. Le génie rythmique de cette balade ponctuée de quelques coups de fouets n'est pas édulcoré. On n'est absolument pas dans un rendu lisse et manquant d'âme. Le Mark Levinson N°5805 est un grand charmeur, mais il n'est pas faussement mielleux. Il donne beaucoup de richesse et de véracité à l'acoustique de la prise de son.

En passant à un registre plus jazzy et physique, Real Good Hands de Gergory Porter, la rythmique conjuguée du pied de grosse caisse, de la contrebasse et du piano est scandée avec souplesse, fermeté et rebond. L'ampli Mark Levinson a beaucoup de coffre, mais évite de s'appesantir. Le tempo est profond, mais reste alerte. La voix de Gregory Porter peut faire parler sa puissance tout en restant d’une grande sensibilité et d'une parfaite articulation.

Le rendu du Mark Levinson N°5805 est massif, généreux tout en étant lumineux. Il vous prend par les sentiments et aux tripes. C'est véritablement un appareil hors norme duquel il se dégage une force de conviction musicale rare.

 

 

Caractéristiques

Puissance 2 x 125 watts RMS sous 8 Ω

Rapport signal/bruit >103 dB(A)

Distorsion harmonique totale + bruit (DHT+B) <0,035 % à 1 kHz/125 W/8 Ω, <0,18 % à 20 kHz/125 W/8 Ω

Impédance de sortie < 0,098 Ω de 20 Hz à 10 kHz, <0,11 Ω à 20 kHz

Facteur d'amortissement >82 de 20 Hz à 10 kHz, >72 à 20 kHz sou 8 Ω

Impédance d'entrée ligne 20 kΩ (XLR), 10 kΩ (RCA)

Bande passante Phono RIAA 20 Hz à 20 kHz à ±0,3 dB, filtre subsonique activable du premier ordre

Entrée Phono MM résistance de 47 kΩ, capacitance ajustable (20, 70, 120 ou 170 pF)

Entrée Phono MC résistance ajustable (37 à 1000 Ω), capacitance ajustable (20, 70, 120 ou 170 pF)

Section DAC PCM 32 bits/384 kHz, DSD natif ou DoP 11,2 MHz, MQA

Sortie casque niveau max. >3,3 Vrms sous 30 Ω

Entrées analogiques 1 paire Ligne sur XLR, 2 paires Ligne sur RCA, 1 paire Phono MC wsur RCA, 1 paire Phono MM sur RCA

Entrées numériques 2 optiques Toslink, 1 USB-B asynchrone, 1 coaxiale RCA

Contrôle 1 port RS-232 port, 1 entrée IR mini-jack, 1 sortie et 1 trigger 12 V DC mini-jack, 1 port Ethernet RJ-45

Consommation

 - Veille en mode Green : <0,4 W 

 - Veille, mode Power Save : 7 W

 - Veille, mode Normal : 70 W

 - Fonctionnement standard : 120 W

 - Deux canaux à 1/8e de puissance : 240 W

Dimensions : 145 x 438 x 507 mm

Poids 28,1 kg

 

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