En matière de fantasmes de vie, quelques lieux communs persistent. Parmi ces derniers : une certaine idée du confort, que l’on envisage non seulement pour nous, mais dont on aimerait surtout faire profiter nos proches. Incarnation parfaite de ce désir universel et altruiste : « la maison de famille », vaste espace habitable alloué aux réunions familiales par les patriarches et matriarches de grandes descendances aux coordonnées géographiques souvent disparates. Mais lorsque, comme ici, cette ambition se retrouve catapultée dans une autre, d’autant plus fantasmée, à savoir mener - littéralement - une vie de château, alors là, on se dit qu’on a une sacrée chance de pouvoir participer - du moins en partie - à sa matérialisation.
C’est exactement le sentiment qui nous a traversés lorsque nous nous sommes rendus sur le domaine fraîchement acquis par Monsieur C. Un sublime château de la région alors en pleine mutation, dont Monsieur C souhaitait faire une résidence secondaire et familiale, et dont une partie allait être mise à disposition du public pour des mariages, séminaires et autres séjour privés. Nichés dans cet écrin d’exception, des combles désaffectés, où allait être implémenté un espace détente, avec bar, salle de jeux, et - c’est pour cela que notre expertise avait été sollicitée par le maître d’œuvre des travaux - une salle home-cinéma.
Le lieu, alors complément vide et brut, allait devoir s’adapter aux sensibilités contemporaines, et se doter d’une photogénie et d’une sapidité acoustique évidente, afin de se muer en un véritable sanctuaire de la stimulation rétinienne, pour qu’enfants et petits enfants de Monsieur C - et locataires éventuels du château - puissent s’adonner à une très plaisante optimisation cinéphilique de tout excédent de temps libre.
Nous voilà donc sur place, à évaluer volumes et contraintes techniques - hauteur sous plafond, positionnement des charpentes… - de cet espace fruste, afin d’y greffer un douillet petit cocon cinématographique. Une fois ces considérations prises en ligne de compte, nous contactons l’architecte. Ensemble nous concevons la salle en elle-même : une « boite close » d'environ 30 m², positionnée au centre de l’espace en question, pouvant accueillir entre 5 et 8 personnes dans un environnement qui respecte à la lettre les codes des salles de cinéma traditionnelles : enceintes et électronique invisibles, moquette épaisse, décoration cosy, estrade avec deux rangées de fauteuils de cinéma, et lumière tamisée. De là est né un plan en 3D, mentionnant toutes les cotes sur lesquelles allaient s’appuyer architecte et maître d’œuvre pour la direction du chantier.
Au cours des quelques mois de travaux qui suivirent, nous avons reçu Monsieur C, l’architecte et le maître d’œuvre en magasin, afin de leur présenter nos différents projets concernant la constitution de la salle en elle-même. Nous leur avons présenté trois devis différents, avec démonstrations du rendu final visé, et explication en détail des solutions techniques et du matériel mis en œuvre. Le choix de Monsieur C s'est arrêté sur un ensemble home cinéma en 7.1.4, avec caisson de basses encastré SUBC15S et quatre enceintes de plafond Dolby Atmos - chacune des enceintes de l'installation sont empruntées à la gamme S150 de la maison M&K Sound - un grand écran fixe transonore Screenline de 3.34 m de large, un vidéoprojecteur laser Sony VPL-XW5000 et un duo d'amplificateurs Arcam - AVR31 et PA720. Le cachet confort de cette salle obscure domestique allait quant à lui être assuré par un ensemble de fauteuils de cinéma confectionné en France par la marque AsLord Créations, associant fauteuils motorisés luxueux et banquette fixe.
Six mois de gestation plus tard, la structure de la salle à peine terminée, nous avons installé le matériel et procédé aux réglages et autres calibrations. Notre mission et sa durée avaient été explicitées très clairement par Monsieur C : tout devait être prêt pour les imminentes vacances de Noël - une petite semaine plus tard - lorsque toute la famille se réunirait au château pour les fêtes.
Quelques jours avant cette fameuse échéance, un pot de fin de chantier fut organisé par Monsieur C, conviant tous les artisans ayant participé à sa concrétisation. Nous avons profité de cet évènement convivial pour proposer plusieurs petites séances de démonstration, à Monsieur C et aux membres de sa famille d’abord, puis à toutes les petites mains qui avaient travaillés sur le projet. L’enthousiasme général quant à l’aspect de la salle et son rendu en terme de son et d'image était indéniable. Nous y sommes depuis retournés à plusieurs reprises pour vérifier son bon fonctionnement, réaliser quelques réglages affinés, et installer des solutions permettant à Monsieur C et à sa famille – ainsi qu’aux clients de passage – de profiter du contenu disponible sur leurs comptes Netflix, Amazon Prime etc. Et c’est donc dans ce temple du divertissement intime et son décorum galactique – le plafond de la salle est constellé de lumière - que Monsieur C et sa famille se laissent désormais aller à de délicieux frissons cinéphiles.