Voici la deuxième partie de notre voyage à Kiel chez ELAC. Alors que dans la première partie nous nous intéressions à l’usine et la fabrication des enceintes, dans ce billet nous nous installerons bien confortablement dans l’auditorium pour écouter les nouveautés de cette fin d’année 2018. Les nouvelles enceintes Debut seront tout d’abord comparées à leur première génération, nous aurons ensuite l’opportunité d’écouter la gamme Navis, puis Vela. Enfin nous laisserons le streaming de côté en fin de séance pour se reconnecter aux racines analogiques de la marque avec la Miracord50.
Notre petit groupe s’installe donc rapidement devant un système basé sur la technologie streaming de la marque - Connect - et les enceintes Debut B5. Ces enceintes n’ont pas réellement trouvé public en Europe, typées dans le grave comme nous le rappelle London Grammar sur Strong. Nous sommes rapidement upgradé vers la génération 2018. Les Debut B5.2 sont tout d’abord plus longilignes et profitent d’un évent en façade ce qui facilite leur positionnement dans la maison.
Côté acoustique, les enceintes sont plus équilibrées. Il en devient perturbant d’écouter une gamme aussi différente de la précédente. La voix d’Hannah Reid se dévoile - passez nous l’expression. On pourrait craindre de perdre dans le bas du spectre puisque celui-ci a été remis à sa place, mais en réalité plus précis, on les préfère sur ces Debut2.
Ensuite, ce sont les nouvelles colonnes amplifiées Navis qui sont branchées au même système. Pour être honnête, nous avons très peu de modèles amplifiés dans les auditoriums HIFI Group, nous sommes curieux de voir ce que celle-ci apportent.
Commençons avec une chanteuse bretonne, Cécile Corbel et son titre Working Song. Ce titre a une rythmique très intéressante avec des percussions du début à la fin, avec une section avec des violons. Fermez-les yeux et sentez l’Atlantique. Les Navis sont assez équilibrées, et dynamiques. Les percussions sont plutôt punchy. Elles pourraient gagner en naturel mais rien de dramatique.
Tournons-nous maintenant vers un titre souvent écouté dans les salles hifi, Just A Little Lovin' de Shelby Lynne. Les basses sont bien maîtrisées et ne cherchent pas à « en faire des caisses ». La voix de la chanteuse nous confirme un léger voile dans le médium et haut-médium.
Ensuite, on nous invite à écouter Seal avec Killer interprété en acoustique. L’intro de percussion fait place à une voix à couper le souffle. Nous n’avions pas écouté cette version du titre jusqu’alors, nous ne sommes pas déçus. La scène est large, la voix - quelle voix ! - nous séduit c'est le moins que l'on puisse dire. L’impression sur les basses est toujours un très bon contrôle. Rien ne bave comme ca peut parfois être le cas. On vous l’avouera, on s’est laissé emporter par ce titre.
Arrivent ensuite celles que nous attendons, les colonnes Vela FS407. Leur esthétique est tout simplement magnifique, ELAC a très bien choisi de ce côté là. Ensuite, les ingénieurs nous avait dit avoir eu des difficultés pour remplacer la série 400 dans la mesure où peu de retour négatifs leur étaient revenus. Nous n’irons pas les contre-dire, les 400 étaient réellement de très bonnes enceintes. Nous attendons simplement de savoir si Vela sera à la hauteur.
On prend les mêmes et on recommence. La voix d’Hannah Reid revient dans l’auditorium sur Strong toujours. Plus rien à voir avec tout à l’heure. Bien sûr il est difficile de comparer des enceintes entrée de gamme et ces magnifiques Vela, mais quel naturel !
La voix remplit la salle, aérienne et envoûtante à souhait. Vela fait un travail remarquable à donner de la profondeur et de la largeur à la scène malgré une ogive inspirée de Concentro pour meilleure directivité. Les attaques sont franches, le morceau jouit d’une très belle dynamique et est d’une finesse plutôt impressionnante. Les premières sensations nous laissent bouche-bée.
Une autre voix qui nous a marqué, celle d’Anette Askvik. Nous l’avions entendu pour la première fois à Munich dans l’auditorium ELAC et vraiment aimé. Le titre Liberty est inspirant, la voix cristalline est remplie d’émotions. On entend chaque détail, les fins de mots presque sifflées. On a l’impression que la chanteuse est dans la pièce. Arrivent alors les cordes, le saxophone puis le piano qui confirment cette illusion. Là encore, comme avec Seal, on se laisse porter, on oublie le système, on oublie les enceintes. On écoute, tout simplement.
Dernier morceau en streaming, Time de Kroke dans sa version issuée de l'album The Sound Of The Vanishing World. Ce titre nous ramène presque dans un temps passé. Le bruit de l’horloge est omniprésent et restera jusqu’aux dernières secondes. La scène sur ce morceau est assez impressionnante. On distingue assez facilement chaque instrument et là encore la scène est plus large que les enceintes ce qui est toujours bon signe en HiFi. Le morceau reste assez facilement en tête, on va essayer d’y faire abstraction pour écouter la Miracord50.
Depuis, nous avons réalisé un banc d’essai que vous retrouvez ici. Les tests plus poussés sur un système que nous connaissons mieux que celui qui nous est offert à Kiel nous donneront un sentiment de meilleur équilibre. Ici, la voix envoûtante de Léonard Cohen sur son titre You Want It Darker laissait penser à une légère mise en avant des médiums. Dès cette première écoute nous avions cette impression de naturel de la platine, avec des choeurs en arrière-plan pour appuyer la voix du chanteur canadien. La scène est assez étonnante pour une platine à ce budget, ELAC a très bien travaillé son sujet. Une dernière fois on se laisse facilement porter par la musique et c’est avec de très bonnes premières impressions que nous terminons nos écoutes du jour.
Aujourd’hui, les Miracord50 sont bien arrivées en magasin - et ont même reçu une récompense OnMag ! - et nous vous invitons à venir les écouter si vous cherchez une platine vinyle entrée de gamme. Pour les Vela, seront disponibles d’ici quelques semaines. Les Debut2 et Navis - elles aussi - sont toujours dans les starting blocks.