Nous sommes entrés dans la salle MoFi avec un enthousiasme non dissimulé, impatients d’entendre les vocalises des premières enceintes conçues par la maison - en collaboration avec Andrew Jones, demi dieu du haut-parleur ayant auparavant officié avec succès chez KEF et ELAC. Deux jolies pépées à l’aura forcément rétro, évidemment ultra photogéniques, et prêtes à déployer pectoraux, triceps et deltoïdes pour faire vibrer jusqu’au plus retors des mélomanes.
L’imposante SourcePoint 10, premier spécimen à avoir été révélé à la face du monde, aimante tous les regards. Cette explosion créative dont chaque fibre de l’être est imbibée de déférence acoustique arbore un coffre consciencieusement construit avec double renforts et des parois de 25mm d’épaisseur. Son panneau avant facetté - atteignant l’impressionnante densité de 5 centimètres - accueille un seul grand haut-parleur concentrique de 25cm mis au point pour l’occasion par Mister Jones. Un transducteur en pulpe de papier disposant d’un diamètre spécifiquement étudié pour minimiser le mouvement d’un cône à la forme toute particulière - afin d’éviter les résonances - qui joue les guides d’ondes pour un tweeter à dôme souple et à large bobine mobile de 25mm implémenté en son sein. Tout ce beau monde est actionné par un système d’aimants en néodyme à haut flux propriétaire, baptisé « Twin Drive », aboutissant en un son limpide et dénué des distorsions inhérentes aux moteurs de haut-parleurs lambda.
Mais le modèle qui joue - fort bien - les égéries médiatiques munichoises, c’est la SourcePoint 8, la relève : le portrait craché et miniature de sa grande soeur. Cette version compacte présente le même transducteur concentrique, ici légèrement réduit - 20cm - un panneau deux fois moins épais que sa frangine, et des parois de 19mm d’épaisseur. Une anatomie volontairement plus « pudique » qui n’empêche en rien la jolie SourcePoint 8 de deployer un son qui a laissé les visiteurs de la salle MoFi sur la région glutéale de leur anatomie.
Un peu plus loin, ce sont deux modèles ayant particulièrement marqué les vinyles addicts l’année dernière qui nous attendent en personne : la platine MasterDeck, figure de proue des platines vinyles MoFi, et probablement l’un des pré-amplificateurs phono les plus stylés jamais conçus, le MasterPhono, et ses vumètres délicieusement vintage. Deux conceptions 100% made in USA, chapeautées par deux pointures du genre - Allen Perkins pour la MasterDeck, et Peter Madnick pour le MasterPhono. La MasterDeck adopte un plateau hybride en Delrin et aluminium de 4,45cm d’épaisseur, un bras de lecture de 25cm en fibre de carbone et des pieds anti vibration conceptualisés par la maison HRS. Compatible 33,3, 45 et 78 tours/minute, elle est armée pour combler jusqu’au dernier centile des adorateurs du microsillon. Associée au délicieusement rétro préamplificateur MasterPhono, elle promet une écoute vinyle aussi élégante que magistrale. Fin prêts, les modèles devraient enfin arriver sur le marché cette année.
