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Incarnations cinématographiques de la coolitude faite femmes

08/03/2022
Inspirations celluloïdes pour jeunes filles – et garçons – rebelles

En cette ambivalente « journée de la femme », dédramatisons un brin les choses, en projetant nos velléités égalitaires sur quelques exemples de spécimens féminins affranchis des poncifs ayant enflammé le silver screen par le passé. 

Car, on ne vous apprendra rien, mais : il n'est pas aisé d'être une femme - oui, même en 2022. Par conséquent, tout modèle - réel ou fantasmé - qui peut aider les jeunes demoiselles à réaliser qu'il existe des alternatives sensiblement plus excitantes aux clichés doit être chéri. 

Lorsqu'il s'agit d'émancipation féminine, l'impact inspirationnel d'un personnage de fiction n'est pas à minimiser. Les archives cinématographiques ne manquent pas d'exemples stimulants, façonnés pour être potentiellement imités par les masses – bon, il s’agit ici essentiellement d’une attitude plus qu’autre chose, on adoptera volontiers l’aura destroy et désinvolte d’une Marla Singer, mais pas sa façon kamikaze de traverser la rue, on est bien d’accord mesdemoiselles ? 

La nature fictive de la pellicule celluloïde tend à transcender la flamboyance de ces icônes, qui ont porté le concept du cool féminin à un tout autre niveau. Des femmes fortes et sexy, car séduction et féminisme ne sont pas antinomiques, contrairement à l’idée populaire. Et parce que les petites filles aussi ont le droit de rêver - et si c’est à autre chose qu’au prince charmant, ce n’est pas plus mal, ça leur évitera bien des relations amoureuses toxiques une fois adulte - c'est exactement là qu'interviennent les héroïnes du grand écran.

Voici donc cinq itérations filmiques stylées d’une certaine idée cool et interlope de la féminité.

 

1 Ellen Ripley, Alien, Ridley Scott.

 

 

Le cinéma de genre nous a sans aucun doute offert les meilleures incarnations pop en matière de témérité féminine. Pour beaucoup, le Lieutenant Ellen Ripley figure en bonne place sur la liste des dames fictionnelles intrépides à imiter. 

Tout d'abord, c'est une astronaute. Et ça, c’est la classe. Et puis, il y a cette coupe de cheveux audacieuse, à haut potentiel de plagiabilité, qui n'a jamais été aussi cool qu'en 2022 - sérieusement, il suffit d'ouvrir un numéro de Vogue magazine. Une liane austère et douce à la fois, un air qui sous entend qu’il vaut mieux ne pas trop la chatouiller accroché en permanence sur son visage placide. Un joli minois tacitement hargneux, du genre à rendre bien docile tout un équipage de mâles abstinents, sans doute un poil énervés par ses jambes longues d'un kilomètre et ses petites culottes ridiculement étriquées. Un souvenir probablement « poignant » pour des générations entières de jeunes hommes fans de science fiction socialement carencés. Difficile de les juger, même l'alien xénomorphe a un sérieux faible pour elle.

 

2 Beatrix Kiddo, Kill Bill volume 1&2, Quentin Tarantino. 

 

 

Il ne fait aucun doute quant à l’expertise de QT pour exalter avec emphase le charisme de ses personnages féminins. Tout au long de sa filmographie, il a créé une pléthore de femmes cools, ambivalentes et inspirantes, et chacun d'entre nous cinéphiles, en a probablement une favorite toute personnelle. Depuis la ravissante Mme Mia Wallace et son nez poudré, à qui on emprunte volontiers les répliques cultes au quotidien - "Tu peux m’en rouler une à la cow-boy?" - chaque long métrage signé du podophile le plus célèbre de toute la Création offre une nouvelle interprétation iconique de la femme : cervelée, pour changer. Exemple sans doute le plus prégnant : la madone samouraï vengeresse ultra référencée Black Mamba. As du katana, émule surdouée d’un certain Bruce Lee – et pas seulement niveau sapes – la mariée assassinée contrariée a des comptes à régler, et chers enfants, ça va saigner. 

 

3 Mercredi Addams, La Famille Addams, Barry Sonnenfeld.

 

 

Si vous avez traversé la prépuberté pendant les années quatre-vingt-dix sans franchement coller au stéréotype de la petite fille lambda obsédée par les princesses, alors votre rencontre avec la très cool Mercredi Addams, adorable petit chat noir sardonique, a dû vous faire l'effet d'un grand bol d'oxygène - ou devrions-nous dire de dioxyde d'azote? Un cerveau imperméable aux paillettes et autres papillons, une frimousse qui ne se force pas à sourire poliment telle une décérébrée à tout le monde - comme le requiert la bien séance patriarcale - et un sens du style remarquable : un tel dévouement à une identité sartoriale aussi caractéristique à un si jeune âge force l'admiration. Tout comme sa virtuosité dans l'ingénierie de la torture fraternelle d’ailleurs.

 

4 Alexandra Medford, Les Sorcières d’Eastwick, George Miller. 

 

 

Ah Georgie, tu aimes les femmes qui en ont - à l’image de l’ultime héroïne de ta saga sismique Mad Max - et bien nous aussi, et les triplées ésotériques et glamour d’Eastwick ont définitivement marqué notre enfance. Avec les Sorcières d'Eastwick, Miller nous offre le triptyque féminin le plus sexy de l'histoire du 7ème art. Trois facettes du vaste prisme de la féminité, qui s’illusionnent auprès d’un pygmalion douteux avant de prendre leur indépendance dans une joyeuse décadence stylistique eighties. Du lamé en veux tu en voilà, des bodies, des imprimés qui piquent les yeux et un cercle chromatique capillaire couvert dans sa vertigineuse intégralité - autant dire une oeuvre assimilable à un film érotique pour tout obsédé du cheveux permanenté. Alors présenté comme ça, on oublierait presque la multitude de messages critiques plus ou moins cryptiques concernant les affres de la condition féminine : mains baladeuses, puritanisme misogyne, eccetera, eccetera… Des trois beautés, c’est le personnage incarné par Cher, qui remporte la palme de la coolitude. Une artiste forte en gueule et indépendante, ah oui, et un peu sorcière aussi. Enfin, c'est Cher, les gars. Qui-interprète-une-sorcière. As-t-on réellement besoin de développer? 

 

5 Sarah Connor, Terminator 1&2, James Cameron.

 

 

La mue chaotique de Linda Hamilton du bon vieux statut de victime impuissante à choucroute de kératine, quintessence des années 80 - Terminator 1 -  à celui de super dure à cuire à la limite du psychotique - dans le cultissime T2 - est tout à fait exaltante. Bon il faut dire, c’est James « je suis le roi du monde box office » Cameron qui est aux manettes. Donc la Sarah Connor, la pauvre « élue » qui n'a rien demandé, a plutôt interêt à s’accrocher. Il y a quand même un Schwarzie qui veut la terminer. Du coup, elle va devoir faire une croix sur sa carrière florissante de serveuse, s’endurcir un peu, et s’arranger pour continuer à respirer, c’est l’avenir de l’humanité qui est en jeu, on est pas là pour rigoler. 

 

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