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interview Fred Brdx

HIFI Bordeaux

22/07/2025
À la découverte de notre équipe bordelaise

Faisons escale à Bordeaux, au 34bis rue Ferrere. C'est là que se dresse la sublime boutique HIFI Bordeaux, tenue d'une main de fer dans un gant de velours par Frédéric, son responsable, qui nous accorde ici une petite interview, au fil de laquelle il nous présente l'équipe qu'il forme avec son vendeur et bras droit, le facétieux Benjamin, et son magasin au cachet indéniable, devenu « the place to be » pour tout mélomane et cinéphile bordelais qui se respecte. 

 

 

Que dirais-tu à un néophyte pour lui donner envie de pousser la porte d’HIFI Bordeaux ?  

Et bien je commencerais par dire qu'HIFI Bordeaux est un lieu particulièrement atypique, comme il n'y en a probablement pas beaucoup en France. J'ajouterais que la hifi est à la portée de tout le monde. C'est un milieu méconnu, mais qui gagne à l'être : sans se ruiner, on peut tout à fait trouver son bonheur. À partir de 800 ou 1000 euros, il est tout à fait possible de se constituer une chaîne de qualité. 

 

Il y a eu du changement dernièrement chez HIFI Bordeaux. Dis nous en plus sur ces nouveautés ! 

HIFI Bordeaux existe depuis 50 ans, et le magasin n'avait pas tellement changé depuis ses débuts. Nous avons repensé toute l'aile droite du magasin, en restructurant les deux auditoriums datant de la fin des années 70 qui s'y situaient en trois pièces distinctes. La première est une pièce home cinéma haut de gamme – déjà existante mais pas réellement dédiée jusqu'à maintenant – bénéficiant d'une optimisation acoustique, d'une insonorisation, et d'un matériel sans compromis. De deux auditoriums de 50 mètres carrés nous sommes passés à trois espaces d'environs 20 à 30 mètres carrés chacun. Il était indispensable de passer par la case travaux pour cela. Nous disposons désormais d'une petite gaming-room attenante à la salle home cinéma, afin que nos clients puissent se projeter dans une petite pièce à vocation vidéo ludique. Et enfin, dans le dernier auditorium hifi, nous avons conservé les hauteurs de plafond et les pierres apparentes, et appliqué un peu de traitement acoustique. Nos auditoriums précédents, historiquement, n'avaient jamais vraiment été traités, nous avons donc décidé de pousser un peu plus de ce coté-là pour en faire des pièces dans lesquelles le matériel en démonstration est optimisé. Ces changements ont nécessité trois mois de travaux et un investissement financier notable, mais depuis leur achèvement, nous avons eu d'excellents retours de nos clients qui nous félicitent des travaux qui ont été faits dès qu'ils rentrent dans ce nouvel espace. Ils se projettent clairement dans ces nouveaux univers à échelle humaine. 

 

Présente-nous l’équipe d’ HIFI Bordeaux. Quelles sont les spécialités de chacun ?  

L'équipe est relativement réduite, nous sommes deux. Deux « couteaux suisses » disons, car nos spécialités respectives sont forcément multiples étant donné notre petit nombre. Mais Benjamin a peut-être un petit peu plus la fibre commerciale, alors que j'ai sans doute un coté un peu plus gestionnaire, organisationnel. Sur le terrain, Benjamin fait preuve d'une grande force de persuasion, quand mon approche est un peu plus douce. Cette complémentarité est ce qui fait la force de notre équipe. Je m'occupe également de la réparation de platines vinyle – jusqu'à 50 ou 60 réparations par an - grâce aux connaissances que j'ai accumulées dans le domaine en trente ans de carrière. 

 

 

Quelle a été ta première interaction marquante avec la musique et/ou le cinéma ? 

Je dois très probablement mes premières interactions avec la musique à mon père, qui est lui-même passionné de haute fidélité et ce depuis qu'il y a une vingtaine d'années – il en a quatre-vingt maintenant, cela fait donc 60 ans qu'il fait de la hifi, et il est toujours équipé d'un système qui a progressé au fil des décennies, et qui est devenu un système de très haut niveau. Je baigne donc dans ce milieu depuis tout petit. J'ai même une photo de moi âgé d'à peine un an avec un casque audio et le matos hifi de mon père qui m'entoure. Ma première interaction avec la musique est donc très liée à la hifi. Car comme je le dis souvent, la hifi n'est qu'un moyen de reproduction sonore qui doit être au service de la musique. C'est avant tout la musique que j'aime, et quand on l'aime, on aime qu'elle soit bien reproduite, et on s'attache forcément à la qualité de son système hifi. 

Et pour ce qui est du cinéma, ma première interaction avec lui date peut-être plus des années 80, au gré de ce qui passait à la télé – il ne faut pas oublier qu'à mon époque, il y avait peu de chaînes disponibles à la maison, et pas encore de support de stockage vidéo. Je me rappelle spontanément du clip de Michael Jackson « Thriller », ou encore de la VHS du film « The Fog » de John Carpenter, film d'horreur que j'ai du voir sur la TV 36cm familiale alors que j'étais dispensé d'école parce que malade. 

 

Parle-nous de ton parcours, comment en es-tu arrivé à travailler dans ce domaine ?  

Encore une fois, tout part de mon père, qui m'a un peu poussé vers ce milieu. Il était client du magasin HIFI Bordeaux - qui s'appelait à l'époque Cogedis – entre autres boutiques de ce genre sur Bordeaux. Je l'ai toujours un peu suivi dans ces divers établissements, et ça a très certainement eu une incidence sur mon choix de carrière. Lui a toujours souhaité que je travaille là dedans : il a donc bien joué de son influence! Au départ je voulais être ingénieur du son, car c'est d'abord la musique que j'aime, bien avant la technique, mais le métier étant assez hermétique, j'ai choisi de faire des études autour de l'audiovisuel, puis j'ai fini mon BTS par contrat de qualification en alternance ici, au magasin, il y a déjà plus de trente ans. J'y suis arrivé en 92 et je n'en suis jamais reparti. 

 

Quelle a été ton écoute la plus mémorable ? 

En termes de matériel, celle dont je me souviens comme ça, spontanément, c'est une écoute d'une paire de Cabasse Atlantis, des espèces de gros monolithes triangulaires de plus de 2 mètres de haut – très impressionnants – dans le plus grand auditorium de notre magasin - qui fait 70 mètres carrés -  dans les années 90. Des ingénieurs de chez Cabasse étaient venus faire des réglages. Cabasse est une belle boite française qui existe toujours, et qui a laissé des traces dans les oreilles de beaucoup d'audiophiles. Je me souviens de ce week-end de salon d'octobre 93 mémorable, à la fois de par cette écoute, mais également de par l'ingénierie et les calibrations audio mises en œuvre déjà à l'époque. C'était assez spectaculaire. 

 

 

Quelle a été la collaboration avec un client qui t’as le plus marqué ? 

Il n'y en a pas qu'une seule, car le grand avantage et la beauté de ce métier réside dans les rencontres que l'on fait avec des clients assez exceptionnels, et avec lesquels on garde parfois des relations amicales. Au delà des réussites commerciales ou des grosses ventes, les collaborations qui me marquent le plus sont celles où on développe un vrai relationnel amical et humain avec les clients. 

Je pense à un bon client par exemple, audiophile et mélomane, qui nous fait découvrir beaucoup de choses musicalement parlant, et qui est particulièrement érudit en matière de musique classique. Il fait indiscutablement partie des clients qui laisseront une empreinte mémorable dans notre carrière, à la fois pour le contact humain, la richesse de nos échanges, et toute la culture qu'il a pu nous transmettre. Ce monsieur, qui se reconnaîtra, est équipé d'un ampli Air-Tight, d'une paire d'enceintes Apertura, d'un lecteur CD MOON, d'une grosse platine vinyle Clear Audio... un beau système. Pas forcément le plus beau de tous nos clients, mais la collaboration - ou plutôt l'amitié - développée avec ce client en particulier est peut-être en effet la plus marquante. 

 

Quelle est ta marque fétiche et pourquoi ?

Je n'ai pas de marque fétiche très précise, il y a de nombreux produits que j'apprécie pour leurs qualités différentes, définies en fonction du style de musique que l'on écoute et que l'on aime. Je n'ai pas grand chose en termes d'audio à la maison, c'est l'avantage d'être à la tête d'un magasin comme celui-là : mon terrain de jeu est à la boutique. C'est ici que je m'amuse à écouter différents systèmes, un peu en fonction du type de musique qui me chante à l'instant T. 

Mais si je devais donner une marque que j'apprécie particulièrement je citerais Mark Levinson, que j'ai découvert en arrivant ici dans les années 90. Ses électroniques m'ont marqué jeune adulte, et ce sont des produits que j'apprécie toujours beaucoup. Sinon pour ce qui est de la lecture réseau je dirais dCS, et en matière d'enceintes, Tannoy. Cette marque anglaise est celle qui m'a laissé le plus de traces en termes de singularité des écoutes, notamment grâce au caractère esthétique et sonore de ses enceintes. 

 

De quoi est composé le système stéréo ou home cinéma de tes rêves ?

Coté musique, si j'avais des moyens illimités, je m'offrirais sans doute une paire de Raidho avec du dCS et du Mark Levinson. Pour ce qui est du home cinéma, une salle dédiée semble être quand même le meilleur moyen de profiter des films, mais je trouve qu'on peut faire de très belles choses dans un salon un peu orienté home cinéma. J'opterais pour un beau vidéoprojecteur 4K Sony, comme le Bravia 8 que l'on a dans la salle home cinéma du magasin. J'ai beaucoup aimé les écoutes que nous avons faites avec les produits M&K Sound, et Arcam reste pour moi une très belle marque pour ce qui est des amplificateurs audio vidéo. Ce ne sont pas forcément les produits les plus prestigieux du marché, mais ils me conviendraient tout à fait. 

 

 

Les lieux – virtuels ou non - où assouvir une envie hifi ne manquent pas. En quoi la boutique HIFI Bordeaux se distingue-t-elle ? 

Depuis trente ans que j'y travaille, j'ai eu énormément de retours de clients français et étrangers sur le lieu HIFI Bordeaux, qui, il faut bien le dire, a beaucoup de charme et de caractère. Il y a vraiment une âme dans ces murs, ce qui en fait une boutique totalement unique. Ça peut paraître prétentieux, mais je considère ce magasin comme un temple de la hifi, plutôt qu'un simple commerce. Si l'on s'enfonce un peu dans le magasin, on peut profiter d'un silence, un peu comme dans une église, qui amène au « recueillement », et permet d'être très réceptif à la musique. La grosse valeur ajoutée de cette boutique, c'est donc l'âme de cette bâtisse séculaire. Une singularité qui nous distingue des autres enseignes, même parisiennes, souvent plus petites, ou à des années lumières de cette ambiance, de la solennité de ce lieu. 

 

Comment t’assure-tu de combler les clients venus s’offrir un système audio ou home cinéma ? 

S'assurer de combler les clients est toujours compliqué. Ils sont tous différents, et ont tous une posture différente en entrant dans le magasin, les combler n'est donc pas si facile que ça. Avant qu'ils décident de s'offrir un système, l'idée est justement de leur faire profiter des lieux, les faire s'immerger dans cet univers.  La déco, l'ambiance, les murs, l'agencement, les beaux produits, tout cela fait que les clients sont déjà ravis de l’expérience HIFI Bordeaux. Connaisseurs ou pas, ils découvrent un lieu qu'ils ne voient quasiment jamais. La boutique fait donc la première partie du travail, ensuite nous n'avons plus qu'à faire les bons réglages pour que les écoutes soient spectaculaires. Car les premières écoutes sont déterminantes, c'est ce qui laissera une trace indélébile dans leur mémoire, et influencera leur choix. Il est donc important de proposer des systèmes de démonstration bien mis en place, qui sonnent bien, et toujours un peu spectaculaires, pour parler à tout le monde. 

 

Quelle est la chose qui t’enthousiasme le plus à l’heure actuelle sur le marché ? 

J'aime beaucoup le home cinéma, je suis donc très enthousiaste des progrès qui sont fait en termes d'image, et en particulier en vidéoprojection. Je trouve que c'est le meilleur moyen d'obtenir de très grandes images, car même si les télévisions ont beaucoup progressé, elles restent cantonnées à des images de 2m de base, alors que l'on peut faire beaucoup plus grand avec la vidéoprojection. Les progrès qui ont été faits en la matière sont spectaculaires. 

 

 

Coté son, je suis très enthousiasmé par la dernière Hyphn de Monitor Audio, les innovations qu'elle recèle, son esthétique... c'est génial qu'il y ait encore des constructeurs qui mettent autant de moyens à la fois intellectuels et pratiques dans la conception de tels produits. Et évidemment, il y a également le streaming qui ne cesse de progresser. C'est une source encore toute jeune en comparaison avec le vinyle ou le CD, qui ont 40 ou 60 ans. Nous n'en sommes encore qu'aux balbutiements du streaming, qui ne tend qu'à progresser. C'est une corde en plus à notre arc, qui n'empêche pas d'écouter encore du vinyle ou du CD, mais il est agréable d'avoir en plus ce streaming, qui est dans l'air du temps, et très ludique. 

 

Qu’est-ce qui fait qu’après X années dans ce domaine, ta passion reste toujours la même ?

Il ne faut pas oublier qu'au départ ma passion est celle de la musique. J'adore la technique, je fais de l'informatique depuis 40 ans, mais j'aime la musique avant tout, et encore une fois, un système audio est pour moi un moyen de reproduction sonore au service de la musique. Je suis donc plus attaché à l'émotion musicale. Cette passion, c'est vrai, est parfois mise à rude épreuve, puisque l'on en fait commerce, et que nous avons en conséquence des obligations de résultats, mais souvent, une passion née très tôt dans la vie se poursuit malgré les contraintes, et on la garde jusqu'au bout. 

 

Qu’est-ce qui fait qu’ HIFI Bordeaux est ton magasin et pas celui d’un autre ? Comment t’es tu approprié la boutique ?

Cette appropriation passe je pense par la constitution des systèmes, le choix du matériel, l'association entre les produits, cela donne déjà une idée de notre personnalité. Il y a évidemment la déco, les couleurs, les tableaux que l'on met aux murs, la façon dont on agence notre vitrine, la musique que l'on passe en magasin pour l'animer lorsque que nous ne sommes pas en écoute avec des clients... Tout cela donne une idée de qui nous sommes. Chez HIFI Bordeaux, nous ne nous prenons pas trop au sérieux. Car je trouve que dans ce milieu, il y a des gens qui pensent faire un métier extrêmement sérieux, mais je ne suis pas d'accord. Nous faisons ce métier sérieusement oui, mais nous vendons d'abord des produits de loisir. Ceux-ci peuvent avoir des vertus thérapeutiques certes – c'est le cas de la musique –  mais ce métier n'est pas vital. 

 

 

Nos clients semblent apprécier notre gentillesse, notre empathie, et notre simplicité. Et cela ne nous empêche pas d'être efficaces... et rigolos. Avec Benjamin, nous gardons toujours le sourire. C'est essentiellement cela qui fait la personnalité de notre magasin - ça, et notre complémentarité. C'est l'une des raisons qui m'a encouragé à choisir Benjamin : nous avions des points communs, mais étions aussi très complémentaires, ce qui nous permet « d'animer » HIFI Bordeaux, sans être dans le commerce pur et dur. Nous ne sommes pas là que pour vendre, notre magasin a un coté chaleureux que les gens nous font remarquer souvent. J'apporte également une touche technique, puisque c'est de là que je viens, je n'ai pas du tout été formé au commerce, et cela semble plaire à nos clients, car je suis un peu à l’intérieur et à l’extérieur des produits, et cela semble les mettre en confiance

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