Nous sommes assez coutumiers des tops d'Halloween, et il faut bien avouer que nos suggestions sont souvent... un peu vintage. Il est donc grand temps de rendre justice à la proposition cinématographique actuelle, qui, en ce millésime 2025, est assez réjouissante pour les amateurs de frissons bien ficelés. Comme à l'accoutumée, cette liste est bien évidemment non exhaustive, et totalement subjective.
Together, Michael Shanks, 2025
Tim et Millie, la trentaine un brin morose, tentent un nouveau départ à la campagne. Là-bas, les failles de ce couple de citadins se transforment rapidement en plaies à vif. Allégorie jouissive des mécaniques amoureuses, Together appuie avec autant de sadisme que d'humour sur les travers des relations longues : co-dépendance, abnégation à sens unique, libido paresseuse... Le tout saupoudré de body horror plein de sens... et d'une bande originale qui fleure bon la madeleine de Proust pour les ancien(ne)s pré-adolescent(e)s fans des Spice Girls.
Évanouis, Zach Cregger, 2025
Lorsque la quasi-totalité d'une classe de primaire se volatilise au beau milieu de la nuit, les soupçons se tournent tout naturellement vers son instit. Cette dernière, toujours à deux doigts du lynchage public, flirte dangereusement avec l’alcoolisme, et finit par former un duo d'enquêteurs surprenant avec le père éploré et très « américain » d'une tête à claque de ladite classe portée disparue. Esthétique, crispant et drolatique, Évanouis est un deuxième essai indiscutablement transformé pour le réalisateur du phénomène Barbare (2022).
Sinners, Ryan Coogler, 2025
En voilà un film d'horreur qui a du rythme. Situé dans le Mississippi moite des années 30, Sinners met la musique au centre de l'intrigue d'un film stylisé au possible. L'histoire de jumeaux qui reviennent chez eux après avoir fait fortune – de manière probablement pas très catholique - dans le Chicago de la Prohibition. Ils se paient un local dans lequel ils installent un club clandestin. Le soir de l'inauguration, un blues brûlant résonne dans la nuit noire... attirant tout un tas d'ennuis à nos ménechmes sulfureux.
28 ans plus tard, Danny Boyle, 2025
Que le temps a du sembler long aux amateurs des infectés de Danny Boyle. Une brouille avec son scénariste, un Covid et un Brexit plus tard, Boyle revient encore plus fort avec une mise en scène aussi luxuriante que frénétique. Les années ont donc passé depuis le dernier volet, et l’Angleterre a été mise en quarantaine par un reste du monde débarrassé du virus depuis belle lurette. Le Royaume de Sa Majesté n'est quant à lui plus que l'ombre de lui-même, grignoté – littéralement – par des malades de la « fureur » en roue libre, dont les diverses évolutions anthropologiques sont plus flippantes les unes que les autres. C'est donc dans ce charmant petit monde alternatif que nous embarquons avec une petite famille de rescapés sur la brèche. Amour inconditionnel, déception traumatique et épopée initiatique : la vie en somme, dans sa version des plus cruelles... et sanguinolentes.
Conjuring 4, Michael Chaves, 2025
Oui, il est vrai qu'aucunes des itérations postérieures au Conjuring original n'a réellement été à la hauteur du premier volet. Et c'est vraisemblablement le cas de ce Conjuring, l'heure du jugement. Plus d'une décennie après les déboires spectraux sur grand écran de la famille Perron, Ed et Lorraine Warren, rockstars de l'occulte, raccrochent leurs rosaires. Ce quatrième film clôt la saga Conjuring avec l'ultime « dossier » traité par le couple de démonologues devenus héros de la pop culture américaine : la hantise de la famille Smurl. Toile de fond de l'intrigue, elle sert surtout de prétexte pour retrouver la fameuse alchimie des deux acteurs principaux de la franchise. Un film qui ne révolutionne pas le genre mais qui jouera volontiers les doudous pour ses amateurs.