Elac est un constructeur allemand principalement d'enceintes acoustiques, mais aussi de quelques électroniques Hifi et platines vinyles, qui tient une place importante sur son marché nationale. En France, on le connaît surtout pour ses réalisations haut de gamme utilisant des haut-parleurs très sophistiqués et d'un très haut degré d'exigence technique. Mais Elac présente aussi à son catalogue des produits plus abordables, d'une approche réellement ouverte au grand public. On en a l'exemple ici avec la Debut Reference DFR52, une grande et fine colonne, proposée en dessous de la barre des 1500 €. Voyons si, avec elle, la qualité est toujours au rendez-vous.
Elac est une entreprise plus que centenaire, car si sa fondation officielle a été enregistrée le 1er septembre 1926, ses origines remontent à 1899, la fin du XIXe siècle. Son investissement dans le domaine de l'audio grand public est plus récent - il date de 1948 - est n'a été pendant longtemps que la partie émergée de son activité puisqu'Elac a aussi beaucoup œuvré dans le domaine de l'équipement militaire.
Au fil des années, Elac a beaucoup évolué. La société a connu plusieurs restructurations et s'est séparée de certaines de ses divisions. Aujourd'hui, ELac Electroacustic GmbH se consacre exclusivement à la conception de produits Hifi et Home Cinéma et l'on retient surtout ses dernières innovations en matière de haut-parleurs très haut de gamme dont notamment ses transducteurs de médium/aigu concentriques ainsi que ses tweeters JET de type Air-Motion-Transformer.
Elac s'est par ailleurs quelque peu internationalisée depuis quelques années. La conception de l'enceinte DFR52 est le fruit de sa nouvelle équipe américaine basée en Californie. Celle-ci est pilotée par Andrew Jones, ingénieur acousticien jouissant d'une fort longue expérience puisqu'il a travaillé auparavant, dès 1983, pour KEF, Infinity Systems puis Pioneer.
L'enceinte Debut Reference DFR52 fait partie de la série Debut Reference. Cette série vient en deuxième position dans la gamme d'enceintes acoustiques Elac qui compte au total une douzaine de séries. On est donc dans l'entrée de gamme de la marque allemande. Cependant, le design témoigne déjà d'une certaine recherche et d'un travail approfondi sur l'esthétique.
L'Elac DFR52 est une colonne élancée, de belle hauteur, relativement fine, que l'on doit monter sur ses petits pieds et pointes fournis dans l'emballage. Son coffre est assez étroit et sa profondeur est également assez restreinte. Elle a donc une emprise au sol et visuelle limitée.
L'ébénisterie est construite en panneaux de médium certifié CARB2 (California Air Resource Board), garantissant un faible impact sur la qualité de l'air intérieur. L'épaisseur des parois monte jusqu'à 21 mm.
Le style de l'Elac DFRS52 fait penser à certaines réalisations de l'école de design scandinave. La face avant adopte une peinture satinée, blanche ou noire selon la version choisie, tandis que les flancs et l'arrière sont habillés d'un placage en vinyle façon bois. Ce vinyle présente des veinures en relief, très agréable au toucher, et un grain profond qui le différencient nettement du tout-venant que l'on rencontre généralement dans cette gamme de prix.
En faisant le tour de l'enceinte on remarque immédiatement une particularité tenant dans la présence de trois évents d'accord bass-reflex : deux tubulaires au dos, en partie haute, et un au pied de la façade, de type laminaire afin de limiter les bruits d'écoulement d'air. L'Elac DFR52 est en effet une enceinte trois voies à double charge. Elle est intérieurement divisée en deux compartiments et renforcée dans sa partie longitudinale par un grand panneau ajouré. Ces éléments apportent une meilleure inertie à l'ébénisterie afin de limiter les résonances parasites tout en évitant les phénomènes d'intermodulation entre les registres grave et médium.
L'Elac DFR52 est équipée de quatre haut-parleurs. En haut de l’enceinte, son tweeter est à dôme en textile imprégné de 25 mm. Il est accompagné d'une large amorce de pavillon, ou guide d'onde qui optimise la directivité, et il est protégé par une grille métallique aux larges ouvertures hexagonales de manière à laisser passer les ondes sonores de la façon la plus transparente possible.
Viennent ensuite trois boomers identiques de 16,5 cm, chacun équipé d'une membrane en fibre d'aramide tressée, d'un puissant moteur et d'un très solide saladier en métal moulé. Le boomer du haut travaille jusqu'à 2,2 kHz. Sa charge bass-reflex occupe le quart supérieur de l'enceinte. Les deux boomers du bas se concentrent sur le bas du spectre en dessous de 900 Hz et bénéficient d'une charge plus importante à double évent.
Sur le terrain, les Elac DFR52 tranchent avec l'image que l'on se fait habituellement des enceintes allemandes. Elles s'affranchissent d'une approche trop rigoureuse, trop maîtrisée, pour une restitution plus consensuelle et ouverte. Elles sont particulièrement faciles à vivre. Leur placement est très peu contraignant. Elles ne craignent pas la présence d'un mur et leur directivité est peu prononcée. Leur rendement est moyen, mais un amplificateur modeste suffit à les alimenter, tandis que leur tenue en puissance est d'assez bon niveau.
Sur le morceau "À Ton Ètoile" du groupe Noir Désir, les Elac DFR52 montrent leur capacité à délivrer un fort volume sonore tout en gardant leur cohésion et sans s'emballer. Le registre grave n'est pas extrêmement profond, mais il a une très bonne ampleur et le jeu du pied de grosse caisse est parfaitement suivi, avec un poids certain. Les guitares électriques, même à fort volume, ne deviennent pas trop distordues, ne manifestent pas de dérapage trop agressif. Il s'agit d'un morceau de Rock tendu. La restitution est d'une grande cohérence avec une image sonore très large. La voix de Bertrand Cantat, le leader de Noir Désir, est légèrement éthérée, assez brillante, mais très bien posée, avec une distinction claire et des intonations bien respectées.
Sur une chanson beaucoup plus pop, "Ta Reine" au romantisme subversif et engagé, la voix d'Angèle est d'une douceur à la fois cajoleuse et piquante. Elle est brillante, scintillante sans chuintante ou sifflante trop appuyée. Les Elac DFR52 lui donnent une belle ampleur et une belle spatialisation. Sur les refrains rythmés, les enceintes montrent à nouveau leur capacité à monter en puissance tout en se montrant à l'aise avec des basses massives qui pulsent et ondulent de manière naturelle.
Enfin, le morceau "Grandma's Hands" de Meg Mac, d'un style Technoïde Folk/Gospel, met admirablement en valeur les qualités de ces enceintes Elac. Les claquements de doigts et de fouets électroniques sont bien scandés de même que le rythme de basse profond. La voix de la chanteuse légèrement nasillarde et brillante est parfaitement centrée entre les deux enceintes tandis que les éléments sonores tout autour se positionnent au sein d'une scène stéréophonique très large donnant presque la sensation d'effets surround.
Les Elac DFR552 ont une restitution homogène et cohérente de belle qualité en termes de douceur des timbres, générosité du registre grave, spatialisation. Leur conception témoigne d'un vrai savoir-faire en matière d'acoustique musicale. Ces enceintes sont en outre particulièrement agréables à vivre, se positionnant à contre-pied de produits Hifi exigeants et prise de tête.
Type enceinte colonne 3 voies, bass-reflex
Haut-parleurs tweeter à dôme textile de 25 mm, medium/grave de 16,5 cm à cône en fibre d'aramide tressée, 2x boomers de 16,5 cm à cône en fibre d'aramide tressée
Fréquence de coupure 90 Hz et 2200 Hz
Bande passante 42 à 35 000 Hz
Sensibilité 87 dB
Puissance admissible 140 W
Impédance 6 ohms
Dimensions 1015 x 184 x 241 mm
Poids 16,7 kg
Finition noir/bois foncé ou blanc/bois clair
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Consulter le site du constructeur : ELAC