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Dossier Amplification et rendement des enceintes

Puissance d'amplification et rendement des enceintes

01/12/2025
Sense and sensibility

Chaque jour, au sein de nos magasins, nos experts s’évertuent à rendre les arcanes hifistes intelligibles. Une entreprise complexe, tant la science du son peut parfois s'avérer impénétrable pour le commun des mortels. Parmi les sujets qui demeurent abscons pour une majorité de nos clients, la corrélation entre puissance d'amplification et sensibilité des enceintes figure en bonne place des déclencheurs de nœuds cérébraux. Nous tenterons donc ici de détricoter les enchevêtrements de vos méninges à ce sujet, de faire la peau à quelques idées reçues, et de rendre la bonne constitution de votre système aussi évidente que possible. Entrons dans le vif du sujet, voulez-vous ?  

 

Idée reçue #1 : « Mon enceinte fait 100W. »

 

 

Non, chers mélomanes, une enceinte ne produit pas de watts, mais de la pression acoustique – mesurée en décibels. Ces décibels incarnent la sensibilité de l'enceinte. D’un point de vue strictement technique, le terme « sensibilité » traduit donc la pression sonore produite par une enceinte à un mètre de distance lorsqu'un watt lui est transmis par l’amplificateur. La sensibilité d'une enceinte est souvent assimilée à la notion de rendement, plus parlante. Cette valeur est un bon indicateur pour déterminer si des enceintes sont faciles à alimenter. Par exemple, des colonnes d'une sensibilité de 92dB seront plus « faciles à alimenter » que des modèles similaires à 89dB, car logiquement, une enceinte à faible sensibilité nécessitera une amplification plus importante pour atteindre son plein potentiel qu’une enceinte à sensibilité élevée.

La mesure de la sensibilité s'effectue sur une échelle logarithmique par crans de 3dB. Pour la même puissance envoyée par l’amplificateur, une enceinte à 93dB donnera 2 fois plus de pression acoustique qu’une enceinte à 90dB. Le rendement double donc tous les 3dB. Pour faire simple, si vous atteignez un certain volume avec des enceintes de 93dB et un amplificateur de 100W et que vous souhaitez obtenir le même niveau sonore avec des enceintes de 89dB, il vous faudra un amplificateur capable de délivrer 200W de puissance. La sensibilité moyenne des enceintes du marché varie entre 87 et 91 dB. Et contrairement à une idée trop répandue, la sensibilité ou le rendement d’une enceinte ne donnent aucune indication sur sa qualité sonore. En effet, certaines enceintes à rendement faible donnent des merveilles, à condition d'être bien alimentées.

 

Démystification de la puissance admissible par les enceintes

 

 

En voilà une notion qui fait polémique dans le milieu hifiste... Si cette fameuse puissance admissible maximum est de moins en moins indiquée par les fabricants dans les caractéristiques techniques de leurs produits, les clichés ont la peau dure, et il n'est pas rare d'entendre en magasin l'idée reçue #2 : « Cet ampli de 2x100W va ruiner mes enceintes, elles ne peuvent supporter que 50W ». Et bien non. Là encore, c'est faux. La première chose à savoir, c'est qu'un amplificateur utilisé dans le cadre d'une écoute domestique ne mobilise en moyenne que quelque chose entre 5 et 20W – et 20W, c'est déjà très fort !. Ces fameux 2x100W représentent certes une donnée objective mesurée, mais plutôt une valeur « de pointe ». Si vous ne poussez pas votre amplificateur dans ses retranchements, vos enceintes ne seront jamais confrontées à cette puissance annoncée. Voilà qui nous amène au sujet suivant : 

 

Idée reçue #3 : « Le plus important dans un ampli, c'est sa puissance. »

 

 

Comme nous l'avons déjà mentionné plus haut, la puissance annoncée d'un amplificateur est rarement utilisée dans sa totalité au quotidien. En ce sens, les Watts pouvant être déployés par un amplificateur pourraient être comparés à la vitesse de pointe d'une voiture. Elle ne sert que dans des cas très précis. La capacité en courant dudit amplificateur, par contre, est une donnée bien plus intéressante – c'est l'équivalent du couple moteur de votre véhicule, si nous souhaitons poursuivre nos allégories mécaniques. C'est elle qui va déterminer la capacité de l'amplificateur à fournir un courant stable à vos enceintes, et la réserve en courant nécessaire pour répondre aux aspérités mélodiques d'un morceau de musique. Ceci influe sur la dynamique et le relief de la mélodie écoutée.

 

 

Si les critères objectifs de qualité d'amplification ne sont pas légion, il peut être intéressant de se pencher sur la puissance annoncée d'un amplificateur pour une charge de 8 Ohms et de 4 Ohms, de 20 Hz à 20 kHz. Si la puissance promise sous 4 Ohms est le double de celle annoncée sous 8 Ohms, l'alimentation dudit amplificateur est très solide. Ainsi, des maisons audiophiles telles que MOON par exemple, n’embarrassent pas leurs amplificateurs de puissances grandiloquentes, préférant leur offrir une alimentation - souvent torique - bien charpentée et de qualité. Ceci assure que l'amplificateur en question pourra atteindre la puissance annoncée lorsque cela est nécessaire sans heurts – et donc sans distorsion - et avec subtilité. Ce qui pourrait ne pas être le cas d'un amplificateur de puissance équivalente, et dont la capacité en courant n'aurait pas été aussi soignée. 

 

Ce dossier ayant pour but évident de vulgariser certaines notions complexes, nous ne saurons que trop vous conseiller d'échanger de vive voix avec nos experts en magasin pour approfondir le sujet. Ils sont bien évidemment les mieux placés pour vous conseiller la meilleure association enceintes/amplification, déterminée par des aspects techniques bien sûr, mais également par la signature sonore des produits associés, et vos inclinations musicales. 

 

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