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dossier multiroom

Musique ubique

15/05/2025
Mélodies en multiroom : la marche à suivre

Pour que les danseurs de MIA puissent s'adonner à leur chorégraphie fétiche quel que soit leur emplacement géographique au sein de leur humble demeure, il existe une solution miracle : l'installation multiroom. Cette dernière permet d'inoculer une musique toujours pertinente dans diverses zones d'un espace vital, tout en centralisant les commandes du système en un seul point de gestion. De quoi pratiquer sans entraves une superbe imitation de Prince en cuisinant un banana bread, ou en sortant avec volupté de la cabine de douche, puisque qu'il n'est désormais plus question de se coltiner une enceinte Bluetooth sans age et assez approximative en termes de performances à chaque instant de notre chère intimité. Une promesse réjouissante n'est-il pas ? Mais comment atteindre un tel niveau de béatitude musicale ? La réponse maintenant. 

 

Le BA-BA du multiroom

 

 

Car si les enceintes Bluetooth s’avèrent un premier pas intéressant vers une diffusion universelle de la musique au sein d'un foyer – puisqu'elles sont habilitées à suivre leur propriétaire dans toutes ses pérégrinations domestiques -  elles restent inéluctablement physiquement limitées à 10m de distance autour de la source de la musique en question. Le multiroom, lui, offre toute latitude à cette musique, et permet d'envoyer la même mélodie partout où une enceinte compatible est installée, ou une occurrence musicale distincte dans chacune des pièces dotées d'enceintes rattachées au système. Tout cela, géré du « bout des doigts » via un smartphone ou une tablette. 

 

 
Centre de commande d'un écosystème multiroom
 

Il faut bien avouer que le concept multiroom a bien changé depuis ses balbutiements. À l'époque, les premiers systèmes de ce type disposaient d'un nombre de sources très limité, et nécessitaient l'installation de sélecteurs mécaniques dans chaque pièce concernée - ou étaient contrôlés par la domotique. Ces solutions étaient donc assez complexes, propres à chaque marque, et demandait la mise en place au préalable de tout un schéma logique abscons en matière de câblage notamment. De nos jours, tout est bien plus intuitif, essentiellement grâce à la dématérialisation de la musique. 

Mais avant de pouvoir profiter des mélodies feutrées d'une Sade, emmitouflé dans les bulles de votre bain moussant, il va falloir poser un diagnostic sagace sur votre projet. Il existe plusieurs manières d'aborder la chose, tout dépendra de votre degré de préméditation, et comme souvent, du budget que vous êtes prêt à mobiliser. 

 

Option #1 : Enceintes connectées et écosystèmes propriétaires

 

 
Installation multiroom Sonos dans le restaurant Mamina par HIFI Nantes
 

En matière de multiroom, certaines maisons ont su tirer leur épingle du jeu. Sonos, BlueSound, Yamaha – avec Musiccast – ou encore Denon, chacune de ces marques propose des protocoles spécifiques, reposant sur le réseau domestique, et gérés par une application propriétaire qui commande l'ensemble des enceintes de la maison – forcément piochées dans leur intégralité au sein du catalogue de ladite marque. Intuitifs, faciles à manœuvrer et à faire évoluer, ces écosystèmes ont indéniablement trouvé leur public. Les enceintes sont placées avec exactitude dans les pièces souhaitées, détectées et intégrées en un clin d’œil à l'écosystème. L'application permet ensuite de se défaire des pénibilités physiques liées à leur mise en marche ou en veille, à la sélection de la source et des morceaux en écoute, du réglage du volume etc. Difficile de faire plus simple.

 

Option #2 : Systèmes traditionnels, protocoles plus vastes et intégration

 

Les auditeurs déjà bien dotés d'un point de vue musical, et peut-être plus rigoureux sur l'aspect audiophile de leur écoute pourront opter pour les protocoles généralistes Apple AirPlay 2, Google Chromecast, ou encore Roon, qui peuvent s'acclimater à divers fabricants – dont la plupart offre une compatibilité innée avec ces derniers à leur produits -  et envoyer en conséquence de la musique sur plusieurs appareils de différentes marques en qualité CD. Il est également possible, grâce à Spotify Connect ou Tidal Connect, de gérer la musique directement depuis ces applications musicales.  Il devient donc très aisé d'octroyer des facultés multiroom à un système stéréo chéri, en intégrant des enceintes – souvent encastrées - dans d'autres pièces de la maison, la cuisine, la salle de bain, ou le bureau par exemple. 

 

 Musique intégrée et Jacuzzi, qui dit mieux?

 

Cette démarche demande bien évidemment une certaine anticipation, et une réflexion en amont sur la sonorisation des espaces concernés. Idéale en cas de travaux de rénovation, ou dans le contexte d'une construction, cette solution permet de penser les espaces sonores – salon, cuisine, salle de bain etc. - d'y dissimuler au maximum les enceintes, et d'adapter le matériel aux conditions plus ou moins périlleuses de chaque pièce. Une salle de bain, ou une terrasse n'exigeant pas des enceintes la même résilience qu'une chambre ou un salon bien entendu. L'ensemble des enceintes sont reliées à une baie technique cachée, qui intègre la source de la musique – un lecteur réseau - et l'amplification de ces dernières. Les commandes se font là encore via l'application choisie, sur téléphone ou tablette. Pour résumer, l'intégration multiroom est un divin subterfuge pour mettre en scène les multiples incarnations discrètes de vos inclinations musicales, et d'en profiter sans procédures rébarbatives, où que vous soyez dans la maison. 

 

Exemple de baie technique, ou le charme de la discrétion

 

NB : Il est également possible de composer un système multiroom hybride, en intégrant à un système classique une passerelle Sonos par exemple. Celle-ci injectera un peu de physicalité à l'écosystème en diffusant le son d'un téléviseur, ou d'une platine vinyle notamment. 

Pour conclure, notons qu'il existe donc plusieurs moyens de concevoir un système multiroom. Afin de tirer les bons plans sur la bonne comète, il faudra sérieusement se pencher sur le projet de chacun. La question du budget est fondamentale, car si les possibilités en termes de qualité musicale et de puissance sont plus grandes dans le cadre d'une intégration multiroom, elle nécessite également plus de matériel – une amplification individuelle pour chaque enceinte – et donc un engagement pécuniaire plus important. Un détail notable, mais qui aboutit à un système musical qui ouvre tous les possibles en matière de sonorisation, s'invitant également à l'extérieur du domicile...la suite dans notre prochain dossier. 

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